Ligue des Champions : le PSG éliminé par Dortmund, la Ruhr de l’infortune
Le vétéran Matts Humels a inscrit le but allemand sur corner.
Nein aber ja. Plus forts physiquement, plus solides, mieux en place tactiquement quelle que soit la configuration choisie : le Borussia Dortmund s’est imposé (1-0) au Parc des Princes ce mardi 7 mai, ne s’affolant jamais et ne subissant les assauts parisiens qu’en toute fin de match, quand les Parisiens ont envoyé leur va-tout. Deux matchs sans marquer, même si la réussite les a fuis (quatre montants) : il y aura matière à réflexion pour le staff parisien, qui reprendra l’antienne de la «saison de reconstruction» qu’elle avait abandonnée depuis quelques semaines. Il a quand même manqué beaucoup de chose. Le PSG aura essuyé cinq défaites en Ligue des champions cette saison. Considérable quand même.
Kylian Mbappé repositionné côté gauche, qu’il affectionne : pas tous les jours que l’entraîneur parisien, Luis Enrique, met sa star là où elle envie de jouer. Une petite douceur, la paix des braves. Qui a d’ailleurs débordé sur le match : l’extrême prudence de part et d’autre, comme les replis défensifs éclairs, ont d’abord dit la crainte, l’estime réciproque. Luis Enrique exhorte d’ailleurs les joueurs parisiens à jouer plus haut pour mettre l’adversaire sous pression, quitte à laisser des espaces dans le dos de Marquinhos et Lucas Beraldo. Le stress n’aide pas, les milieux parisiens – Warren Zaïre-Emery, Fabian Ruiz – ne trouvant pas la précision nécessaire aux travaux d’approche du collectif des tout frais champions de France.
Pas un soir à manquer des occasions pareilles
Dans ce contexte tendu, les Allemands auront la première opportunité au bout du pied, sur un contre de quatre-vingts mètres qui voit le gardien du PSG Gianluigi Donnarumma sortir du bout de la main gauche une frappe de Karim Adeyemi (35e). 0-0 aux citrons, le juste prix de la crispation et une statistique notable : les joueurs du Borussia n’ont pas concédé le moindre coup franc, grand signe de maîtrise… ou du fait qu’ils ne sont pas bousculés. La seconde mi-temps reprend devant une tribune Auteuil rouge sang (les fumigènes) et sur un raté phénoménal de Zaïre-Emery, qui manque le but vide (47e) sur un ballon naviguant devant le but de Gregor Kobel. Et ce n’est pas un soir à manquer des occasions pareilles.
Mats Hummels s’en va cueillir un corner d’autant plus facilement que Beraldo a lâché le marquage et voilà le Borussia aux commandes (0-1, 50e). Les Parisiens vont alors monter en température. Les ballons pleuvent devant le but de Kobel, Nuno Mendes canonne un poteau (61e), Gonçalo Ramos entasse toutes les occasions qui se présentent et Luis Enrique envoie Bradley Barcola puis Marc Asensio au relais, un peu comme on balance tout le mobilier par la fenêtre parce que la maison brûle. Le sang-froid et les qualités défensives des joueurs de Dortmund ne faisant guère de doute, la double confrontation se joue alors sur une phase de jeu simple : la capacité des Allemands à mettre le pied sur le ballon et à le conserver, pour casser la pression parisienne et contrôler le temps qui passe.
Marco Reus et consorts seront solides dans l’exercice, et plus fort encore dans leur propre surface, s’assurant la maîtrise des airs et coupant les trajectoires des centres en retrait parisiens comme s’ils disposaient d’un don de prescience. Un ballon de Mbappé rebondira sur la barre transversale de Dortmund (86e), ainsi qu’une frappe de Vitinha (88e) : six poteaux ou barre sur l’ensemble des deux matchs, les Parisiens n’auront pas été vernis non plus. Les joueurs du Borussia sont allés fêter l’affaire à grands cris devant leur kop : des cris, des larmes… Ils ont enfin perdu le contrôle. Mais le match était fini.