L’Espagne devance l’Allemagne au classement des pays dont les Français se sentent les plus proches
L’hôtel de ville de Madrid.
C’est l’Espagne qui est le pays dont les Français se sentent en 2024 les plus proches. Suivent juste derrière Allemagne, Belgique et Italie. Explications.
Faut-il y voir une envie de vacances, un symptôme politique ou une question d’âge ? Un peu tout à la fois, sans doute. Toujours est-il que l’Espagne est le pays dont les Français se sentent aujourd’hui les plus proches. Elle est citée par 42 sondés sur 100, devant l’Allemagne et la Belgique (37), l’Italie (27) et le Portugal (10). Et le résultat vaut aussi bien en métropole que dans les départements d’outre-mer.
Clivages social et politique
L’envie de soleil joue peut-être un rôle, mais somme toute marginal, sinon l’Italie et la Grèce seraient mieux classées. La politique ? Aussi, un peu. Le traditionnel couple franco-allemand rame en ce moment, et souffre sans doute du fait que l’Allemagne de Scholz n’est plus vraiment celui de la force tranquille Angela Merkel. De même avec l’Italie de Giorgia Meloni, le cousin pourtant traditionnellement le plus proche.
Mais lorsqu’on lit dans le détail cette enquête, ce sont des critères d’une autre nature qui semblent décisifs. L’Allemagne arrive en tête chez les personnes les plus diplômées, les plus citadines et les plus favorables à l’Europe. L’Espagne plaît davantage aux jeunes, aux catégories populaires, aux bas salaires, aux moins diplômés, et aux milieux ruraux.
On retrouve d’ailleurs un critère politique qui confirme ces clivages. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen choisissent Madrid, ceux d’Emmanuel Macron, du PS et des Républicains Berlin. Quant aux électeurs de Reconquête, c’est vers l’Italie que va leur voix. Sans doute un effet « Giorgia » et un désir rentré d’union des droites.
La Belgique troisième
Ce qui est plus nouveau, c’est la place de la Belgique, solidement installée en troisième position. Elle est même désignée en premier en Normandie et en Île-de-France. Comme enfin reconnue en tant que telle. Comme si le temps d’une Belgique assimilée dans ses vertus (Brel, Tintin, Simenon) avait enfin son dû. Et cela vaut pour toutes les classes sociales et d’âge confondues.
On pourra être surpris de la sixième place du Luxembourg, de l’appétit pour la Suède des Bretons et des affinités avec la Finlande en Nouvelle-Aquitaine. Caprice des sondés ? Envies d’exotisme ? Si l’on se plaint souvent du processus d’homogénéisation induit par la mondialisation, la diversité semble rester bien ancrée dans l’espace européen. Et dans les esprits.