La centrale de Cattenom a été construite à partir de la fin des années 1970 et progressivement mise en service entre 1986 et 1991.
Cinq ans après les réacteurs de 900 MW, c’est au tour des installations de 1.300 MW de faire l’objet d’une concertation publique. Le Haut comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN) a lancé jeudi matin la concertation sur les conditions de poursuite de fonctionnement après 40 ans des réacteurs de 1.300 MW. “Les 20 réacteurs de 1300 MW en France on atteint pour certains l’âge de 40 ans, explique la présidente du HCTISN Christine Noiville. EDF souhaite maintenir ces réacteurs en fonctionnement. Mais les centrales nucléaires ont été mises en service en prévoyant une exploitation de 40 ans.”
L’objectif de cette concertation est donc de permettre au public de s’exprimer sur cette problématique en amont des enquêtes publiques qui ne commenceront que d’ici quelques années dans le cadre du quatrième cycle de visites décennales. “C’était utile il y a 5 ans, ça l’est bien plus aujourd’hui vu le contexte inédit en matières de politique énergétique avec la relance massive du nucléaire, la réforme de la sûreté nucléaire, le phénomène de corrosion sous contrainte et le changement climatique qui challenge les infrastructures”, souligne Christine Noiville.
Un souci de transparence
Les différentes parties prenantes de la concertation étaient présentes pour l’occasion, de l’exploitant EDF à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) en passant par l’Association nationale des comités et commissions locales d’information (ANCCLI). Lors de cette concertation qui durera jusqu’au 30 juin prochain, les Français auront la possibilité de se rendre sur une plateforme numérique (www.concertation.suretenucleaire.fr) qui mettra à leur disposition des ressources documentaires ainsi qu’un espace d’expression et le calendrier des évènements. Plusieurs rencontres, réunions publiques et ateliers seront ainsi organisés aux niveaux national et local afin d’échanger avec les parties prenantes.
“Nous ne sommes pas des spécialistes dans un monde d’experts et nous ferons en sorte que la qualité d’informations soit la plus accessible et argumentée possible pour le public”, insiste Jean-Louis Laure, l’un des garants de la Commission nationale du débat public.
En tout, huit centrales nucléaires sont concernées: Cattenom, Paluel-Penly, Flamanville, Nogent-sur-Seine, Belleville sur Loire, Saint-Alban, Golfech. Le territoire de Flamanville ouvrira le bal des réunions dans un mois, le 20 février tandis que Saint-Alban en accueillera une le 11 mars. “Nos concitoyens veulent être acteurs de l’énergie de demain et souhaitent de plus en plus participer aux décisions qui impactent leur territoire, justifie Jean-Claude Delalonde de l’ANCCLI. Les Français sont de plus en plus nombreux à voir d’un œil positif l’énergie nucléaire et sa part dans le mix énergétique de demain […] Mais l’inquiétude demeure sur cette accélération du nucléaire qui ne doit pas se faire au détriment de la sûreté et de la transparence.”
EDF prend en compte les résultats de la concertation
Dans le cadre des prochaines visites décennales qui s’étaleront de 2026 à 2034, les réacteurs vont embarquer un volume de travaux six fois plus important que lors du troisième cycle de visites. Pour EDF, l’objectif est d’atteindre un niveau de sûreté sur ces réacteurs de seconde génération qui soit comparable à celui des installations de troisième génération. “Il s’agit d’éviter une contamination de long terme des territoires en cas d’accident nucléaire ou de renforcer significativement la robustesse de l’installation face aux agressions notamment climatiques”, cite Etienne Dutheil. Le directeur de la division production nucléaire d’EDF assure que l’énergéticien “prend en compte les résultats de la concertation” dans le cadre des réexamens périodiques (NDLR: les visites décennales).
“Les réacteurs de 900 MW ont des objectifs et exigences similaires à ceux de 1300 MW, relève Jean-Christophe Niel, directeur général de l’IRSN. Les différences notables sont la double enceinte de confinement en béton des réacteurs de 1.300 MW et la configuration des locaux qui n’est pas neutre par rapport au risque d’inondation interne.”
L’Autorité de sûreté nucléaire fixe les objectifs et ambitions de ces réexamens puis l’exploitant EDF formule des propositions. En parallèle de la concertation, l’ASN poursuivra son instruction de ces propositions jusqu’en 2025 et prendra en compte les conclusions de la concertation. Elle rédigera ensuite son rapport et prendra une décision quant aux axes d’améliorations pour les réacteurs nucléaires concernés et soumettra un calendrier de réalisation des travaux.
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