Le tracé du Tram express de l'Ouest lyonnais dévoilé, les opposants pas convaincus
Le futur Tram express de l’Ouest lyonnais devrait accueillir ses premiers passagers à horizon 2032 selon le président de la métropole de Lyon, Bruno Bernard. Ce dernier a taclé ce mardi 30 avril la “consultation un peu plus orientée” organisée par Pascal Charmot où 80% des votants s’étaient opposés au projet.
“Le plus gros projet depuis le métro D, il y a 40 ans”. Le président (Les écologistes) de la métropole de Lyon, Bruno Bernard, est revenu ce mardi 30 avril sur le tracé du futur Tram express de l’Ouest (TEOL) sur BFM Lyon.
A la suite de diverses polémiques et oppositions, le TEOL a fait l’objet d’une concertation menée par la métropole de Lyon. Plusieurs alternatives étaient proposées dans deux lieux problématiques: à l’ouest du tracé entre les stations Alaï et Méniva du côté de Tassin-la-Demi-Lune, et à l’est pour traversée la Saône.
Le tracé du Tram express de l’Ouest (TEOL), dévoilé le 29 avril 2024.
Une “consultation un peu plus orientée”
Dans l’ouest lyonnais, le tracé du TEOL devait initiallement passer à Tassin-la-Demi-Lune par la rue Joliot-Curie, or les Tassilunois étaient vent debout contre l’idée. Le tramway empruntera finalement l’avenue Charles-de-Gaulle.
“À Tassin, le choix qui est fait est de passer par le quartier Libération (…) et de trouver une solution qui permet de conserver la totalité des voies de circulation automobile”, confirme Bruno Bernard sur notre antenne.
Ce dernier en a profité pour tacler la “consultation un peu plus orientée” organisée par Pascal Charmot, le maire de la commune, où 80% des votants s’étaient opposés au projet le lundi 5 février dernier.
À l’est, pour traverser la Saône, un nouveau pont sera hérigé entre Lyon et la Mulatière, accessible aux piétons et aux cyclistes. Le tracé empruntera la rue Montrochet et se raccordera à la ligne T2 existante au niveau de Confluence. L’option “la plus facile et la plus soutenue par les élus”, affirme le président de la métropole de Lyon.
“Une quinzaine de maisons” expropriées
Les options, choisies après trois mois de consultation, ne convainquent toujours pas certains habitants de l’Ouest lyonnais, attachés au projet de métro E voulu par l’ancien maire de Lyon Gérard Collomb, mais depuis abandonné par les écologistes à leur arrivée au pouvoir en 2020.
“On nous promet une liaison à la Confluence en 14 minutes désormais, mais on reste à 20 minutes de Perrache, à 25 min de Jean-Macé et 35 min de la Part-Dieu. Il n’y a aucun gain de temps par rapport au trajet actuel”, fustige Clément Drouin, membre de l’association d’usagers des transports en commun de l’Ouest lyonnais (AUATOL).
Selon ce dernier, “35 minutes jusqu’à la Part-Dieu, c’est déjà ce qu’on fait aujourd’hui avec un bus et deux métros”.
En surface lors des trois premiers arrêts à Tassin-la-Demi-Lune, avant de plonger sous terre à partir de Ménival dans le 5e arrondissement lyonnais, le TEOL va occasionner d’importants chantiers.
Sur son passage, certaines maisons devront être rasées et les habitants expropriés de leur bien. “C’est malheureusement le cas de tous nos projets de tramways actuels. (…) Il faut acheter à l’amiable ou bien via la justice quand on n’y arrive pas. C’est une contrainte qu’on ne peut pas contourner”, explique le président de la métropole de Lyon.
“Comme on ne prend pas sur la circulation automobile, il faut prendre un peu à côté et donc on a besoin de racheter. Il y a une quinzaine de maisons qui seront probablement impactées par le projet”, estime Bruno Bernard sur BFM Lyon.
Jean-Claude Schopen, président de l’association “TEOL, Non Merci”, questionne d’ailleurs l’intérêt d’un “métro en surface qui prend pratiquement un hectare de voie publique”.
Les premiers passagers du Tram express de l’Ouest lyonnais pourront monter à bord “à horizon 2032” assure Bruno Bernard. Selon les études, à terme, 50.000 à 55.000 personnes devraient l’emprunter quotidiennement entre Alaï et Jean-Macé. Les travaux, estimés à 800 millions d’euros, devraient débuter en 2028.