Le Mur de l’Atlantique (France 3) - La grande muraille d'Hitler et les compromissions du régime de Vichy
Dès 1940, pour contrer un débarquement allié, l’Allemagne nazie a l’idée d’édifier une gigantesque ligne défensive, le long du littoral, de la Norvège aux Pyrénées. La France en est le principal témoin.
FRITZ TODT, L’ORGANISATEUR
Été 1940. Hitler s’appuie sur l’ingénieur Fritz Todt, pour protéger le front maritime, à commencer par la Côte d’Opale. Le grand expert en travaux publics a déjà construit les autoroutes du Reich et la ligne Siegfried, opposée à la ligne Maginot, en France. Il met sur pied l’Organisation Todt (OT) qui, grâce à une politique de recrutement massif, basée sur des salaires attractifs, va attirer jusqu’à 60 000 ouvriers français. Début 1942, Fritz Todt disparaît prématurément dans un accident d’avion, à l’âge de 40 ans.
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ALBERT SPEER, LE GRAND ARCHITECTE
Albert Speer prend la relève de Todt. Architecte officiel du régime, il compte à son actif la construction de la nouvelle chancellerie, basée à Berlin, et du stade de Nuremberg, le Zeppelinfeld, théâtre des grands rassemblements du parti nazi, glorifiés par la cinéaste Leni Riefenstahl. Suite à l’entrée en guerre des États-Unis, fin 1941, la nouvelle feuille de route d’Hitler prévoit la construction, non plus de 8 000, mais de 15 000 bunkers, le long des côtes européennes. Un objectif jamais atteint, au grand dam du maréchal Rommel, nommé inspecteur des défenses côtières, en janvier 44.
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ESCLAVAGE ORGANISÉ
Au gré des travaux, un besoin accru en hommes se fait sentir. Avec l’aide de Vichy, le travail forcé des Français sur le Mur est décrété par une loi sur l’orientation et l’utilisation de la maind’oeuvre, en septembre 42. Insuffisant, d’où le renfort en prisonniers venus de toute l’Europe. Fin 43, le nombre « d’ouvriers » utilisés pour la construction est de 250 000. Regroupés dans des camps de concentration ou de travail bâtis en régions côtières, beaucoup y perdront la vie. Comme à Norderney, sur l’île anglo-normande d’Aurigny, où l’on dénombre plus de 700 disparus en à peine deux ans.
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DU CINÉMA À LA RÉALITÉ
Le documentaire Hollywood Normandie, histoire d’un débarquement, diffusé à 22 h 40, revient sur Le Jour le plus long, film culte de 1962 qui a réuni une quarantaine de stars, dont John Wayne, Henry Fonda et Bourvil. L’occasion de confronter fiction et réalité. Et d’apprendre que les scènes du Débarquement ont été tournées sur l’île de Ré et en Corse. Ou que le sonneur de cornemuse du film, jouant sur le Pegasus Bridge, n’était autre que le cornemusier personnel de la reine-mère d’Angleterre.
Le Mur de l’Atlantique, mardi 7 mai à 21h10 sur France 3