La France toujours en tête des investissements étrangers en 2023
Bruno Le Maire sur le site de Renault Sandouville près du Havre, le 29 mars.
La France conserve la première place des investissements étrangers en 2023, pour la cinquième année d’affilée, dans le dernier baromètre réalisé par le cabinet EY (anciennement Ernst & Young). C’est le troisième motif de soulagement en six jours pour le gouvernement, empêtré depuis plusieurs semaines, dans une tourmente politique et économique liée à la situation des finances publiques. Il fait suite aux décisions des agences de notation Fitch et Moody’s de ne pas dégrader la note de la France dans la soirée vendredi, et aux statistiques de l’Insee dans la matinée de mardi indiquant que le produit intérieur brut de la France avait légèrement progressé, de 0,2 % au premier trimestre.
Des projets plus créateurs d’emplois
Si la France reste «pays le plus attractif d’Europe» devant le Royaume-Uni et l’Allemagne, le nombre de projets d’investissement direct étranger baisse de 5 % par rapport à 2022, à 1 194 projets. C’est aussi le cas de toute l’Europe (- 4 %), ce baromètre recensant les annonces d’implantation ou d’extension de projets d’implantation étrangers dans 45 pays européens. Le nombre d’emplois créés par ces projets progresse légèrement, de 4 %, à 39 773. Les analystes de ce cabinet y voient la preuve que le pays «tire parti de la politique de l’offre et bénéficie d’un mouvement de rattrapage des investissements» et assurent que «son modèle est désormais jugé plus compétitif et attractif qu’avant 2017». Néanmoins, la France reste derrière le Royaume-Uni dans plusieurs domaines : le nombre de projets étrangers concernant l’implantation de sièges sociaux, celui lié au secteur financier (39 nouveaux projets en France contre 108 dans au Royaume-Uni) ou dans le numérique (255 projets contre 135).
La publication de ce baromètre était guettée jusqu’à l’Elysée où se prépare le sommet Choose France, grand-messe annuelle des patrons étrangers, qui aura lieu le 13 mai. Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, n’a pas manqué l’occasion de défendre sa politique de plus en plus contestée y compris au sein de la majorité : «Oui, l’économie française est solide. Oui, elle est attractive. Et non, ce n’est pas un hasard ! La stabilité de notre politique de l’offre est saluée unanimement par les investisseurs : nous n’en dévierons pas.» Un autre baromètre, celui du cabinet international Kearney, a classé début avril la France au sixième rang mondial en matière d’attractivité pour les investisseurs étrangers, devancée cette fois-là par le Royaume-Uni et l’Allemagne.