L’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield a déjà déclaré qu’elle s’opposerait au texte de l’Algérie demandant un cessez-le-feu humanitaire à Gaza. (illustration) REUTERS/David Dee Delgado
Les États-Unis ont menacé samedi de bloquer une nouvelle fois un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza. Ce texte est proposé par l’Algérie, qui a demandé un vote pour mardi, ont indiqué plusieurs sources diplomatiques à l’AFP. L’Algérie avait lancé cette initiative après la décision fin janvier de la Cour internationale de justice appelant Israël à empêcher tout acte éventuel de « génocide » à Gaza.
La dernière version du texte vue par l’AFP samedi « exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties », alors que l’offensive israélienne à Gaza a fait 28 858 morts, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas. Le projet de résolution « refuse le déplacement forcé de la population civile palestinienne » et demande l’arrêt de cette « violation du droit international ». Il demande également à nouveau la libération de tous les otages.
Comme de précédents textes fustigés par Israël et les États-Unis, il ne condamne en revanche pas l’attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre contre Israël qui a entraîné la mort de plus de 1 160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
Une initiative qui « va à l’encontre » des négociations en cours
L’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield a dénoncé samedi dans un communiqué la décision de l’Algérie de mettre le texte au vote, répétant que cela pourrait « aller à l’encontre » des négociations diplomatiques en cours en vue d’une trêve incluant de nouvelles libérations d’otages. « Pour cette raison, les États-Unis ne soutiennent pas » un vote sur ce texte et « si on en arrivait à un vote sur le projet actuel, il ne serait pas adopté », a-t-elle mis en garde, menaçant clairement d’un véto.
Mi-octobre puis début décembre, malgré la pression de la communauté internationale face à la crise humanitaire dans la bande de Gaza, les Américains avaient mis leur véto à deux projets de texte demandant un cessez-le-feu.
Le Conseil, largement divisé sur la question israélo-palestinienne depuis des années, n’a pu adopter sur ce dossier que deux textes essentiellement humanitaires depuis le 7 octobre. Le dernier adopté fin décembre – les États-Unis s’abstenant – réclamait l’acheminement « à grande échelle » de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien.
Malgré le risque d’un nouveau véto américain, l’ambassadeur palestinien à l’ONU Riyad Mansour avait il y a quelques jours insisté pour un vote. « Nous pensons qu’il est grand temps désormais pour le Conseil de sécurité d’adopter une résolution sur un cessez-le-feu humanitaire », a-t-il plaidé, estimant avoir été « plus que généreux pour donner plus de temps ».
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