Le nombre de morts sur les routes en hausse de 31 % en mars : pourquoi il s’agit d’une augmentation en trompe-l’œil
En mars, 254 personnes ont été tuées sur les routes de France métropolitaine, en hausse de 31 % par rapport au même mois l’an dernier (194), selon les estimations de la Sécurité routière dévoilées ce lundi 15 avril.
«Â Le mois de mars a été particulièrement endeuillé sur nos routes et le bilan pour le premier trimestre nous ramène aux chiffres de 2019 », a commenté Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la sécurité routière, dans le communiqué publié par l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR).
Un commentaire à nuancer en raison des années 2020 et 2021 marquées par la crise du Covid, les confinements et l’explosion du télétravail.
Notre graphique présentant le nombre de morts par mois depuis la première élection d’Emmanuel Macron en 2017 montre ainsi une forme de régularité du nombre de morts par mois (avec des pics lors des périodes estivales et au contraire des mois moins meurtriers lors de la période du Covid).
Flourish – Sécurité routière
Ainsi, sur les 82 mois de la présidence Macron, 39 mois ont vu mourir entre 250 et 300 personnes sur les routes et 25 mois entre 200 et 250 personnes, pour une moyenne mensuelle de 259 morts (et 266 morts, hors période de confinement). Ce qui pousse quelque peu à relativiser le nombre de morts au mois de mars 2024.
Flourish – Sécurité routière
La hausse de 31 % sur un an s’explique ainsi par un mois de mars 2023 avec peu de victimes sur les routes : l’un des sept mois les moins meurtriers de toute la présidence Macron.
Tous les âges concernés, surtout les 18-24 ans
En réalité, avec ce mois de mars 2024, la France renoue avec les mauvais chiffres de la fin 2023, ainsi que ceux de la période pré-Covid, ce qui n’est, certes, pas une bonne nouvelle. L’ONISR dénombre en outre 1 164 blessés graves en mars 2024, en hausse de 10 %.
Après une légère baisse du nombre de morts sur les routes en 2023, la mortalité routière repart à la hausse en ce début d’année. Après une hausse de 6 % en janvier, avec 240 décès recensés, le mois de février a également enregistré une augmentation de 3 %, avec 224 personnes tuées sur les routes de France métropolitaine.
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En mars, la Sécurité routière constate « une forte hausse » du nombre d’automobilistes tués le mois dernier (120, +29) par rapport à la même période l’an dernier, ainsi qu’une augmentation des tués en deux-roues motorisés (60, +9) et des cyclistes (13, +5). « Cette forte hausse affecte essentiellement les routes hors agglomérations, concerne tous les âges et notamment les jeunes de 18-24 ans (40 tués soit 23 de plus) », ajoute l’ONISR.
Trois usagers d’engins de déplacements personnels motorisés (EDPm), comme les trottinettes, et 37 piétons sont également morts sur les routes en mars dernier.
Des chiffres à fortement relativiser aussi au regard des années précédentes, comme le montre notre dernière infographie.
Flourish – Sécurité routière
Ainsi, avec 718 morts sur les trois premiers mois de l’année, l’année 2024 commence certes moins bien que l’année 2023 (638 morts en trois mois, 80 de moins) et l’année 2022 (699 morts, 19 de moins), mais mieux que 2019 (748 morts, 30 de plus).
Si la tendance devait se confirmer, l’année 2024 pourrait donc se situer entre l’année 2019 et l’année 2022, celles-ci se classant parmi… les cinq meilleures années en termes de sécurité routière, avec 2020, 2021 et 2023. Car ce que montre notre graphique c’est une baisse drastique et (quasi) ininterrompue du nombre de décès par an depuis 1973, puis une forme de stagnation depuis 2013, avec, si on exclut les années Covid, entre 3170 morts (en 2023) et 3477 morts (en 2016).
Faut-il abolir le permis de conduire à vie ?
Depuis 2013, aucun gouvernement ne semble donc avoir trouvé la recette pour briser ce plancher des 3000 morts sur les routes. Plutôt que de s’inquiéter d’une hausse en trompe-l’œil sur un mois, c’est sans doute c’est question qu’il faudrait poser…
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