Aux Etats-Unis, le droit à l’avortement réduit en miettes

aux etats-unis, le droit à l’avortement réduit en miettes

Une pancarte pour l’avortement dans le style du message «Make America Great Again» de Donald Trump, en septembre 2022.

La date est marquée au fer rouge dans les esprits : 24 juin 2022. Ce vendredi d’été, la Cour suprême américaine révoque l’arrêt Roe v. Wade, celui qui protégeait le droit à l’avortement dans tout le pays depuis près de cinquante ans. A compter de cette date, chaque Etat américain est devenu libre de décider de sa politique sur l’avortement. Et les conséquences ne se sont pas fait attendre. A peine un an après la révocation de l’arrêt, plus de 25 millions de femmes en âge d’avoir un enfant vivaient déjà dans un Etat où l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) était restreint voire interdit.

Un droit inscrit dans la Constitution de la Californie

Aujourd’hui, plus d’un an et demi après la décision, l’avortement est illégal dans 14 Etats américains, notamment les très conservateurs Texas, Mississippi ou Alabama. Dans ces contrées, même un viol ou un rapport incestueux ne constitue pas une exception. Dans sept autres Etats, l’IVG est légal mais sous sévères restrictions. En Géorgie ou en Caroline du Sud, il est par exemple refusé au-delà d’un délai de six semaines, alors qu’une femme apprend généralement qu’elle est enceinte entre cinq et six semaines après le début de sa grossesse. Dans les 29 autres Etats, il est resté légal. Certains ont choisi d’aller plus loin et ont adopté des lois pour le protéger sur leur territoire. A l’image de la Californie, démocrate, qui a ajouté le droit à la contraception et à l’avortement dans sa propre constitution en novembre 2022.

Avec un accès à l’IVG inégal aux Etats-Unis, les cliniques en territoire hostile ont dû déménager vers des Etats plus accueillants et les femmes ont parcouru des centaines de kilomètres pour avorter légalement. Malgré la colère du mouvement «pro choice» (pour le droit à l’IVG) qui mène une bataille pour restaurer son droit déchu, les restrictions sont prises au bon vouloir des gouverneurs et responsables locaux. Peu de solutions s’offrent à ceux qui défendent l’IVG. Si ce n’est celui de voter le 5 novembre, jour de l’élection présidentielle qui verra s’opposer, sauf énorme surprise, Joe Biden et Donald Trump.

Central dans la campagne présidentielle

L’IVG est ainsi devenue un élément central de la campagne des démocrates, qui ne cessent de pointer la responsabilité de l’ancien président dans la révocation de Roe v. Wade. Durant son mandat, Donald Trump a en effet nommé trois juges républicains à la Cour suprême, ce qui a offert à la plus haute juridiction des Etats-Unis une majorité conservatrice. Sans cette majorité, le camp républicain aurait eu bien plus de difficultés à annuler Roe v. Wade. «Il a peur que les Américaines le tiennent pour responsable d’avoir pris et mis en danger leurs droits et qu’elles le lui fassent savoir au bureau de vote en novembre. Ce qui est exactement ce qu’il va se passer», a martelé Joe Biden dans un communiqué mi-février.

La vice-présidente, Kamala Harris, est elle aussi entrée dans l’arène fin janvier, cinquante et un ans jour pour jour après l’entrée en vigueur de Roe v. Wade, avec le début d’une tournée nationale consacrée à la défense de l’IVG. Stratégiquement, la première date de cette tournée se trouvait dans le Wisconsin, un Etat qui promet d’être largement disputé entre les deux camps lors du scrutin de novembre.

Donald Trump, de son côté, préfère esquiver le sujet. Dans ses discours de campagne, il moque son rival démocrate sur son âge plutôt que d’aller sur le terrain de l’avortement, conscient qu’une position dure sur l’IVG lui coûterait des milliers de voix.

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