Job de rêve des 18-24 ans : la création d’entreprise reste le graal !
Et pour vous c’est quoi le job / entreprise de rêve ? Salaire, ambiance, responsabilité… les enseignements du baromètre ISC Paris-BVA Xsight. Crédit photo : © Jean-Baptiste Chauvin / ISC Paris
Cette étude ISC Paris-BVA Xsight analyse la vision des jeunes sur le monde du travail et leur définition de la réussite professionnelle. Cette enquête se base sur les réponses d’un échantillon représentatif de 1 100 jeunes de 18 à 24 ans au niveau national. Ces étudiants ou jeunes actifs décrivent notamment leur job de rêve, avec un triptyque gagnant : un bon salaire, une bonne ambiance de travail et du temps libre pour leur vie perso.
Voici les grands enseignements de cette étude dévoilée ce jeudi 29 février.
L’entrepreneuriat et l’international font rêver
Les jeunes sont 29 % à déclarer que se mettre à leur compte est leur vision de la carrière de rêve. Motivés par des entrepreneurs à succès ou des influenceurs faisant l’éloge d’une indépendance financière sur les réseaux sociaux : être son propre patron, maître de son destin et de ses horaires, semble un must. Pour Jean-Christophe Hauguel, directeur de l’ISC Paris, « l’aspiration à créer son entreprise passe de 24 à 29 % entre les deux baromètres, il y a forcément une part de mythe dans cette tendance mais c’est très encourageant pour la fibre entrepreneuriale de la société française qui est un élément clé de l’innovation et de la bonne tenue de la conjoncture économique. »
Le travail à l’international est lui aussi plébiscité par 14 % des jeunes qui se voient déjà poursuivre leur carrière en lien avec l’étranger. Mais attention la start-up ne fait plus du tout rêver, seuls 2 % s’y verraient.
Les jeunes se montrent de moins en moins attirés par le secteur public (fonctionnaire), qui n’est plébiscité que par 10 % des répondants (contre 14 % en 2022). Les grandes entreprises, malgré leur image rassurante et leur rayonnement, ne parviennent pas non plus à sortir leur épingle du jeu : seuls 10 % des jeunes estiment que leur job de rêve les attend dans une grande entreprise française.
Le salaire juste devant la bonne ambiance
Sans surprise, et sans détour : 44 % des jeunes déclarent que la rémunération est l’élément principal qui leur fait choisir une entreprise, juste avant l’ambiance au travail. Les jeunes sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à déclarer que bien gagner leur vie est la priorité absolue, peu importent les conditions de travail (23 % contre 16 % en 2022). Quand on leur demande ce qui est pour eux le signe d’une réussite professionnelle, 35 % des jeunes désignent également la rémunération. D’ailleurs 26 % des actifs ont osé négocier leur salaire à l’embauche.
Les jeunes sont aussi déjà à la recherche d’un véritable équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Ils sont 43 % à déclarer que le fait d’avoir du temps libre pour leur vie personnelle est un élément essentiel du « job de rêve », contre 37 % en 2022, et ils sont 46 % à considérer que le respect de cet équilibre influe positivement sur le bonheur au travail. Les engagements en termes de RSE, valeurs et intégrité arrivent bien après des considérations bien plus personnelles. « On retrouve une forme de paradoxe où l’on pense que les enjeux écologiques sont cruciaux d’un point de vue macro et politique mais sans vraiment se l’approprier pour son propre travail à titre individuel ou dans son entreprise. » ajoute Jean-Christophe Hauguel.
47 % se voient changer de carrière
29 % des jeunes déclarent vouloir continuer le même métier à l’issue de leur première expérience professionnelle. Plus marquant encore, 47 % des jeunes interrogés envisagent déjà un changement dans leur carrière, en optant soit pour la création d’entreprise (15 %), l’exercice d’un métier plus porteur de sens (12 %), un cadre de vie différent ou un total changement de secteur. Jean-Christophe Hauguel commente ce résultat marquant de l’étude : « C’est un vrai challenge pour les entreprises de conserver leurs talents d’autant qu’une nouvelle contradiction apparaît ici puisque 80 % des jeunes actifs se disent pourtant satisfaits de leur boulot »
Une large majorité des jeunes déjà présents sur le marché du travail se montrent effectivement satisfaits de leur emploi actuel (80 %), mais une minorité en recueille une pleine satisfaction (27 %). Dans le détail, les jeunes actifs apprécient particulièrement l’autonomie qui leur est accordée dans leurs missions (86 %) notamment quand ceux-ci ont suivi des études supérieures (89 %), l’ambiance de travail (83 %) et les relations qu’ils entretiennent avec leurs collègues.
Pour atteindre ces objectifs de carrières, les jeunes attendent de leur formation post-bac, en premier lieu, d’obtenir un diplôme reconnu par les employeurs et des compétences, puis l’acquisition de compétences, des stages, un enseignement de qualité, une ouverture sur l’international… Ils sont 54 % à estimer qu’il n’est plus nécessaire de faire des études longues pour réussir, et restent 38 % à déclarer qu’ils auraient aimé faire un métier manuel (cuisinier, pâtissier, fleuriste, paysagiste…).