JO : la location du Stade de France coûtera deux fois plus cher que prévu à Paris 2024

Le Comité d’organisation des Jeux devrait verser 14,5 millions d’euros pour l’occupation de l’enceinte sportive, mais n’aura pas à indemniser les pertes d’exploitation du consortium gérant le stade, selon la Cour des comptes.

La facture de la location du Stade de France va être beaucoup plus lourde que prévu pour le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop). Le montant du contrat de mise à disposition de l’enceinte de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), où auront lieu les épreuves d’athlétisme, de rugby à 7 et de para-athlétisme, devrait être le double de ce qui avait été annoncé en 2016. Il sera aussi supérieur à la somme inscrite par les organisateurs de l’événement de l’été 2024 (du 26 juillet au 11 août, puis du 28 août au 8 septembre) dans leur budget révisé, mi-décembre 2022.

«Ã‚ Si le contrat de mise à disposition n’est toujours pas signé, les principes en sont acquis et le montant du loyer (y compris les frais techniques) devrait s’élever à 14,5 millions d’euros », relève la Cour des comptes dans un rapport sur la préparation des JOP qu’elle doit remettre au Parlement. En octobre 2016, le gouvernement avait annoncé un coût de 7,5 millions d’euros. Lors de la révision de ses dépenses et de ses recettes à laquelle il avait procédé en décembre 2022, Paris 2024 avait porté la somme à 10,5 millions d’euros, rappelle la Cour des comptes.

Les organisateurs des JOP doivent prendre possession des lieux pour une période non exclusive du 15 mars au 1er juin 2024, avec un certain nombre de travaux préparatoires aux Jeux à réaliser (installation de la 5G, renforcement de l’éclairage, doublement des écrans géants, rénovation de la piste d’athlétisme…), puis une période exclusive du 1er juin au 20 septembre 2024.

Pertes à la charge du concessionnaire

Ces 14,5 millions d’euros constituent l’aboutissement des négociations entre l’Etat, le Cojop et le consortium gérant l’enceinte (filiale des groupes Vinci et Bouygues) qui avaient repris en début de l’année. Des premières discussions, engagées à partir de juin 2021, avaient en effet « été interrompues en novembre 2022 » en raison de « divergences substantielles persistantes », avait souligné la Cour des comptes dans un premier rapport sur la préparation des JOP, rendu public en janvier.

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Parmi ces « divergences » figurait la question de l’indemnisation des pertes d’exploitation pour le consortium du Stade de France puisque, durant cette période de location au Cojop, des matchs des équipes de France de rugby et de football ne pourront pas avoir lieu, de même que certains concerts. Finalement, ce n’est pas Paris 2024 qui devra « intégralement prendre en charge » cette indemnisation, comme le recommandait, en janvier, la Cour des comptes. Au terme de négociations entre l’Etat et le consortium du stade, les pertes d’exploitation seront finalement « à la charge du concessionnaire », relèvent les magistrats financiers dans leur nouveau rapport. La facture est estimée à 20 millions d’euros.

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