JO 2024. Le bassin de stockage d’Austerlitz sera inauguré jeudi, à trois mois des Jeux olympiques
L’intérieur du bassin de stockage d’Austerlitz, le 13 mars 2024.
Après trois ans de travaux, le bassin de stockage des eaux d’Austerlitz va être inauguré jeudi 2 mai 2024 à Paris. Il permettra de stocker les eaux de pluies et usées pour limiter la quantité d’eau des égouts déversée dans la Seine.
Trois ans de travaux voient le bout du tunnel, sans toucher le fond. Le bassin de stockage des eaux usées et pluviales d’Austerlitz sera inauguré jeudi 2 mai 2024, à trois mois des épreuves olympiques prévues dans le fleuve. Dans le quartier du Jardin des plantes, le bassin de 30 mètres de profondeur récupérera les eaux de pluies et les eaux usées pour éviter de déverser les égouts dans la Seine.
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Créé par l’ingénieur Eugène Belgrand au milieu du XIXᵉ siècle, le vieux réseau d’égouts de la capitale est unitaire, c’est-à-dire mélangeant eaux usées et pluviales. Les fortes pluies font donc déborder le réseau, ce qui oblige à déverser ce mélange dans la Seine. C’est ce que ce bassin de 100 millions d’euros, qui équivaut à 20 piscines olympiques, doit éviter.
Rendre la Seine baignable
C’est un ouvrage majeur du Plan baignade, dans lequel les autorités ont investi environ 1,4 milliard d’euros pour permettre au grand public de plonger dès 2025 dans la Seine. Les déversements dans la Seine ont déjà été réduits par dix depuis la fin des années 1990.
Mais l’efficacité de ce dispositif est à nuancer. « À Paris, les égouts, tunnels et bassins comme Austerlitz stockent 1,9 million mètres cubes d’eau. Une petite pluie de 10 mm, c’est 1 million de mètres cubes. Avec une grosse pluie cévenole de 20 mm, vous allez déborder de partout », calcule Michel Riottot, ancien président de France Nature Environnement (FNE) Île-de-France.
«Â Quand on (aura) une pluie intense, de toute façon, on rejettera et on n’atteindra pas les critères de baignabilité », reconnaît Samuel Colin-Canivez, responsable grands travaux du réseau d’assainissement parisien. Mais « on va forcément s’améliorer sur la charge bactériologique qu’on donne au milieu (naturel). Donc on va gagner en nombre de jours de baignabilité », insiste-t-il.
Un ouvrier mort sur le chantier
En 2023, un ouvrier malien est mort sur le chantier, percuté par un camion. Un hommage lui a été rendu samedi 27 avril 2024. Syndicalistes et proches de la victime ont dénoncé de graves manquements à la sécurité sur ce chantier dirigé par la SADE, filiale de Veolia, avec la Ville de Paris pour donneuse d’ordre.
Sollicités par l’AFP, la mairie de Paris et Veolia ont rappelé que l’enquête judiciaire était toujours en cours pour « déterminer les responsabilités », assurant y avoir « pleinement coopéré ».