Grève SNCF : en attendant « de réelles négociations », le préavis pour ce week-end est « maintenu » prévient Sud Rail

Le trafic ferroviaire a été très fortement perturbé pendant trois jours, du vendredi 16 au dimanche 18 février 2024, en raison d’une grève des contrôleurs à la SNCF. LP / Delphine Goldsztejn

Une accalmie de courte durée ? Après un premier week-end de départ en vacances marqué par la grève massive des contrôleurs de la SNCF, avec des centaines de trains supprimés, un retour à la normale a lieu sur le réseau ferré dès ce lundi. Mais une menace plane déjà sur le prochain week-end, de vendredi 11 heures à samedi 23 heures. Elle vient cette fois de la part des aiguilleurs de SNCF Réseau, chargés d’organiser et de surveiller la circulation des trains sur les rails.

Un préavis de grève « est déposé depuis le 31 janvier », précise sur RTL ce lundi matin Julien Troccaz, secrétaire fédéral de Sud Rail. En attendant « de réelles négociations » avec la direction et que cette dernière « entende la colère », ce préavis « est maintenu » prévient-il. « S’il n’y a pas l’ouverture de négociations assez rapidement, la mobilisation va s’amplifier à la SNCF dans la catégorie des contrôleurs et contrôleuses, mais elle peut aussi s’élargir », avait-il déjà prévenu la veille sur franceinfo.

Malgré les importantes perturbations causées par la grève des contrôleurs ce week-end, qui a laissé 150 000 voyageurs sur le quai, « on n’a rien obtenu du tout », déplore Julien Troccaz. « On n’a juste obtenu le devoir et l’obligation de renforcer cette mobilisation. Jean-Pierre Farandou (le PDG de la SNCF) a décidé de ne pas négocier avant, ni pendant, il va falloir qu’il négocie après », avertit-il.

« Un petit jeu de bashing cheminots »

Pour le secrétaire fédéral de Sud Rail, « la direction de la SNCF joue à un petit jeu de bashing cheminots pas très agréable ces derniers jours ». Selon lui, les revendications aussi bien des contrôleurs que des aiguilleurs « sont connues par la direction depuis 2022 (…), elles ne sortent pas d’un chapeau ces derniers jours ».

Le mouvement des contrôleurs, très suivi avec trois cheminots sur quatre en grève, portait essentiellement sur questions de revalorisation salariale. La direction de la compagnie ferroviaire a pourtant défendu ces derniers jours que les contrôleurs avaient bénéficié d’une augmentation de salaire de 500 euros bruts par mois en deux ans. Ce que dément Julien Troccaz sur RTL. « J’ai avec moi l’accord de sortie de conflit de décembre 2022, c’est écrit 60 euros mensuels bruts, ce qui fait 720 euros annuellement. La direction va devoir rendre des comptes. »

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Quant aux revendications des aiguilleurs, elles portent sur trois volets : le recrutement, « on veut un plan d’embauche massif », la rémunération, avec « une revalorisation de la prime de travail » et « des revendications sur les conditions de travail », détaille le secrétaire fédéral de Sud Rail.

Julien Troccaz a indiqué que les équipes militantes allaient se réunir dans la matinée pour décider de la suite du mouvement. Il n’exclut pas d’autres grèves aux vacances de Pâques, voire pendant les Jeux olympiques. « On ne s’interdit rien, il n’y a jamais de trêve dans le mouvement social », a-t-il lancé.