Agnès Jaoui se glisse dans la peau d’une mère juive angoissée par la recrudescence des actes antisémites dans sa ville de banlieue, dans le long-métrage Le Dernier des juifs de Noé Debré, le 24 janvier prochain au cinéma.
Dans son prochain film, Le Dernier des juifs, en salles le 24 janvier prochain, Agnès Jaoui incarne une mère juive angoissée par la recrudescence des actes antisémites dans sa ville de banlieue. Persuadée qu’elle et son fils sont les derniers juifs de leur quartier, elle souhaite quitter son domicile, ce à quoi s’oppose ce dernier. Un rôle qui tient à cœur à l’actrice et réalisatrice de 59 ans, persuadée que le cinéma français est “mal à l’aise” face au sujet.
Les comédiens Agnès Jaoui et Michael Zindel dans le film “Le Dernier des juifs” au cinéma le 24 janvier 2024.
“On n’a pas envie, surtout quand on est d’une sensibilité de gauche, de faire le lit de l’extrême droite. Mais le départ des juifs, c’est un sujet qui existe depuis longtemps. Près de 100.000 juifs de France sont partis parce qu’ils se sentaient en insécurité”, explique-t-elle à notre micro.
En plein conflit entre Israël et le Hamas, elle estime également que ce long-métrage, réalisé par Noé Debré, est nécessaire: “On est dans un moment où on a beaucoup de mal à se parler sans être dans un état émotionnel qui rend difficile la discussion.”
“Il m’est impossible de me taire”
Malgré ce contexte géopolitique particulier, Agnès Jaoui, dont un membre de sa famille est toujours otage après les attaques du 7 octobre, souligne, dans les colonnes de La Tribune Dimanche, à quel point il était important que Le Dernier des juifs sorte dans les salles obscures et que sa sortie ne soit pas différée.
“Nous nous sommes rendu compte que si l’on attendait la fin de l’antisémitisme ou la fin de la guerre, on risquait d’attendre longtemps et qu’au contraire il fallait qu’on puisse parler et ne pas avoir peur. Car la peur s’empare de tous les sujets, c’est un jeu de massacre !”, détaille-t-elle dans l’hebdomadaire.
Agnès Jaoui, qui recevra un César d’honneur pour sa carrière, lors de la 49e cérémonie des César le 23 février, sera ensuite à l’affiche, le 6 mars prochain, de La Vie de ma mère. Une autre production où elle incarne une mère juive. “C’est le hasard”, glisse-t-elle dans La Tribune Dimanche, avant de conclure: “On ne m’avait jamais proposé ce type de rôle. Et voilà qu’on me le propose au moment où la pire des guerres se déclenche entre Israël et la Palestine. Et que ma famille est touchée… Donc, voilà, il m’est impossible de me taire.”
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