Au Salon de l’Agriculture, les Verts ne déchaînent pas les passions
Ils s’attendaient à une visite mouvementée mais les jets d’œufs, sifflets, et invectives n’ont pas été pour eux. Ce vendredi 1er mars après-midi, le Salon de l’Agriculture a une nouvelle fois été le théâtre de fortes contestations, menées par la FDSEA de Seine-et-Marne. La cible du jour ? Marc Fesneau et Christophe Béchu, respectivement ministres de l’Agriculture et de la Transition écologique, contraints d’écourter leur visite et de quitter leur stand sous escorte policière.
Les élus écologistes ont connu eux une visite beaucoup plus tranquille, sans heurts ni contestation marquante. Pourtant, c’est bien eux qui étaient censés occuper l’actualité du Salon. Derrière le duo Marine Tondelier – Marie Toussaint, les élus EELV s’étaient mobilisés en nombre pour rendre visite à des représentants du monde agricole qui leur sont majoritairement hostiles. Dans la délégation de 15 élus, étaient présents le sénateur Yannick Jadot ou l’eurodéputé Benoit Biteau, lui-même agriculteur.
Journées d’été d’EELV : Marine Tondelier à l’épreuve du feu
L’accueil s’annonçait pourtant rude. Sur le plateau de l’émission « Quotidien » jeudi, Sandrine Rousseau avait fait part de son refus de se rendre au Salon, où les animaux seraient « épuisés après 15 jours sous la lumière artificielle, dans le bruit et dans des enclos trop petits ». Un « dénigrement insupportable », selon Marc Fesneau. En Une de son dernier numéro, l’hebdomadaire d’extrême-droite « Valeurs Actuelles » s’en prenait lui aussi aux Verts, en lançant une pétition destinée « aux agriculteurs contre les diktats des écologistes ». A LFI, un député se moquait de son côté de la faible notoriété de la tête de liste Marie Toussaint, en affirmant que cette dernière « risquait plus de ne pas être reconnue que de se faire cracher dessus ».
« Depuis le début, on est à vos côtés »
Les écolos venaient avec un objectif clair : apaiser et prouver qu’un dialogue est malgré tout possible. « Nous venons au Salon pour montrer aux agriculteurs que même si certains d’entre eux nous sont hostiles, nous sommes leurs meilleurs alliés », assure Benoit Biteau en arrivant. Pas de chance, au moment où la délégation verte fait son arrivée et s’affiche aux côtés d’Oreillette, la vache égérie de la 60e édition du Salon, tous les regards sont tournés vers l’arc de Triomphe, bloqué depuis l’aube par une action surprise de la Coordination rurale. L’interpellation de 66 agriculteurs ayant participé à l’action éclipse alors médiatiquement les déambulations des élus écologistes.
Plutôt que d’opter pour des déclarations chocs, la délégation enchaîne les échanges. FNSEA, Jeunes Agriculteurs, Confédération paysanne : les Verts font le tour des stands, sauf ceux de la grande distribution. Même la Coordination rurale a droit à sa visite. Des représentants de cette organisation avaient pourtant accueilli Marine Tondelier par des insultes en mars à Agen. Elle les avait ensuite qualifiés de « syndicat d’extrême droite ». Au salon vendredi, aucune hostilité de la sorte. Entreprenante, la secrétaire nationale de EELV multiplie les efforts pour contrer l’image « d’écolo bobo » associée à son parti : « Depuis le début, on est à vos côtés », lâche-t-elle même devant des représentants de la FNSEA, manière de dire que les écologistes comprennent la colère du monde agricole. Mais le message sur le nécessaire « changement de modèle » à leurs yeux a du mal à passer. « Encore quelqu’un qui n’a jamais enfilé de bottes de sa vie », souffle un exploitant alors que la cheffe verte passe devant lui.
Colère des agriculteurs : trois députés RN posent devant un panneau d’insulte visant Marine Tondelier et Sandrine Rousseau
Si les Verts peuvent au final se réjouir de ne pas avoir été confrontés à de trop fortes contestations – au contraire de Marion Maréchal, aspergée de bière la veille – l’absence d’attention portée à leur visite, y compris dans les allées du salon, n’est pas forcément bon signe pour eux. Dans les rangs, certains s’inquiètent d’ailleurs d’une campagne trop discrète, qui peine à décoller. Dans les derniers sondages, EELV stationne entre 8 % et 9 %, loin derrière les 13,74 % récoltés par Yannick Jadot en 2019.
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