Une étude publiée ce mois-ci s’est penchée sur le cas de trois patients souffrant d’insuffisance rénale. Ils ont connu de graves problèmes de santé après avoir consommé de grandes quantités de pastèque.
Des pastèques en vente sur un marché de Dubaï le 21 mars 2023. (Photo d’archive)
Source de vitamines, d’antioxydants mais aussi de rafraîchissement les jours de chaleur estivale… La pastèque contient également de grandes quantités de potassium, 320mg par tranches, pour être précis.
Une particularité qui n’est pas sans présenter des risques pour les personnes atteintes d’une maladie rénale chronique, selon un article publié au début du mois par la revue Annals of Internal Medicine: Clinical Cases.
Ses auteurs se sont penchés sur trois patients pour démontrer qu’une forte consommation de pastèque avait provoqué chez eux le développement d’une hyperkaliémie sévère, c’est-à-dire une trop forte présence de potassium dans le sang.
Un excès de potassium ne pouvant être éliminé
Indispensable au quotidien, le potassium sert notamment à assurer le bon fonctionnement de nos muscles et de nos nerfs et permet de réguler la pression artérielle. Chez un adulte, le taux de potassium dans le sang (kaliémie) doit idéalement être compris entre 3,5 et 5 millimoles par litre (environ 0,6 à 0,9 gramme par litre).
Chez la plupart des individus, l’excès de potassium n’est pas un problème puisque que les reins se chargent de l’éliminer avant qu’il ne soit rejeté dans l’urine. En revanche, chez les personnes souffrant d’une maladie rénale chronique, cet excès de potassium ne peut être suffisamment éliminé et il peut être à la source de sérieux problèmes cardiaques.
L’étude parue dans Annals of Internal Medicine: Clinical Cases porte notamment sur un homme de 56 ans ayant perdu connaissance pendant une quinzaine de secondes et dont le rythme cardiaque a chuté jusqu’à 20 battements par seconde.
Le remède? Réduire sa consommation
Les résultats d’examens de cet homme admis en soins intensifs et souffrant d’une insuffisance rénale ont montré que son taux de potassium avait atteint les 7 millimoles par litre de sang. Selon lui, il avait consommé chaque soir durant les deux mois précédents de grandes quantités de pastèque et la réduction de sa consommation a permis de mettre fin à son hyperkaliémie.
Également admis en soins intensifs, un autre homme, âgé de 72 ans, a vu son taux de potassium grimper à 6,6 millimoles par litre de sang. Interrogé, il a expliqué avoir bu quotidiennement deux verres de jus de pastèque pendant un mois. Dans les trois mois qui ont suivi, sa kaliémie est revenue à la normale après que les médecins lui ont conseillé d’éviter les aliments riches en potassium.
Enfin, une femme de 36 ans qui se trouvait dans une clinique de dialyse du Massachusetts avait un taux de potassium de 7,4 millimoles par litre de sang lié à sa forte consommation de pastèque quotidienne dans les trois semaines précédentes. Là encore, c’est la baisse de sa consommation qui lui a permis de voir son état s’améliorer.
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