Itinéraires criminels: Willy Van Coppernolle, une personnalité "perverse" selon les experts

ITINÉRAIRES CRIMINELS (5/8): Le pôle de Nanterre spécialisé dans les cold cases, étudie le parcours de huit tueurs et violeurs français. Le but: savoir s’ils sont impliqués dans des affaires restées non élucidées.

Willy Van Coppernolle lors de son procès à Nîmes,en 1995

Il n’y a pas que des dossiers d’affaires non élucidées sur le bureau des juges du pôle de Nanterre. Pour permettre de résoudre ces cold cases, les enquêteurs de ce pôle judiciaire ont décidé de s’intéresser aux parcours criminels de huit tueurs et violeurs français. Ce samedi, RMC Crime revient sur celui de Willy Van Coppernolle.

Si le pôle de Nanterre s’intéresse aujourd’hui à son parcours, c’est parce que depuis 1966, il a déjà été condamné cinq fois pour abus sexuels sur des mineurs et rapt d’enfants. Condamné en 1995, il purge actuellement une peine de réclusion à perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible de 22 ans pour le viol et le meurtre d’Abdel, un petit garçon de 11 ans, ainsi que pour l’enlèvement et le viol de deux adolescents.

Beaucoup de similitudes font penser aux enquêteurs qu’il pourrait avoir un lien avec d’autres disparitions d’enfants, notamment celles survenues en Isère entre 1983 et 1996. Les juges d’instruction du pôle spécialisé en cold cases ont donc l’intention de recroiser les informations de ces dossiers avec le mode opératoire de Willy Van Coppernolle.

Sur les routes iséroises?

Si certaines affaires des “disparus de l’Isère” se sont déroulées pendant l’incarcération du Belge, d’autres peuvent coller avec la période où il a sévi. Ce sont d’ailleurs les années 1980 qui intéressent aujourd’hui les enquêteurs du pôle de Nanterre, car l’homme était en liberté à cette période.

Ludovic Janvier, Grégory Dubrulle ou encore Fabrice Ladoux, sont les affaires qui vont être réétudiées pour voir si un lien peut être fait avec Willy Van Coppernolle. Notamment, parce que certains détails ressemblent fortement au meurtre du petit Abdel. Tout d’abord, ils ont été enlevés près de leur domicile, puis parce que leurs corps ont été abandonnés dans la nature. Ils ont également tous été frappés violemment à la tête, ce qui pourrait laisser penser aux enquêteurs qu’il s’agit du même mode opératoire.

“Il était manipulateur, très dangereux”

Originaire de Belgique, il est né le 9 août 1943 dans une famille de seize enfants. A l’âge de six ans, il a vu son père condamné à dix ans de prison pour avoir violé sa sœur. Pour le reste de la fratrie, quatre de ses frères sont entrés dans les ordres, selon un portrait réalisé par Les Jours. Après avoir enchaîné les petits boulots, il s’est engagé pendant deux ans dans la Légion étrangère. Mais c’est surtout d’arnaques en tous genres qu’il vivra avant d’être incarcéré.

Aujourd’hui âgé de 79 ans, l’homme ne s’est vu diagnostiquer aucune maladie mentale. Les experts psychiatres relèvent tout de même une personnalité “perverse” et “totalement dénuée d’empathie, de culpabilité ou d’affects”. Une attitude qui a également laissé un souvenir amer à son avocat de l’époque, Me Charles-Etienne Sanconie.

“Je ne revenais jamais indemne de nos entretiens à la maison d’arrêt”, a-t-il déclaré à nos confrères de BFMTV.

“Il était manipulateur, très dangereux”, poursuit-il, “personnellement, je ne serais pas surpris si on lui attribuait d’autres crimes”. Un personnage que les enquêteurs du pôle de Nanterre vont devoir cerner pour espérer découvrir s’il est impliqué dans d’autres affaires.