Le fondateur de ChatGPT viré: un terrible bras de fer dans le monde de l’intelligence artificielle

Fondateur de ChatGPT, Sam Altman a été écarté de sa propre entreprise puis recruté dans la foulée par Microsoft. Le monde de l’intelligence artificielle est en plein bras de fer.

Sam Altman

Sam Altman, le fondateur de ChatGPT, a été viré de sa propre entreprise puis aussitôt embauché par Microsoft. C’est un terrible bras de fer dans le monde de l’intelligence artificielle, une incroyable bagarre entre petits génies. Des règlements de comptes où se mêlent des enjeux financiers, des questions d’égo, mais aussi des divergences sur l’avenir de l’intelligence artificielle et la question de savoir s’il faut en avoir peur.

Au cœur de ce feuilleton, se trouve ChatGPT, l’intelligence artificielle capable de discuter avec nous, de répondre à toutes les questions et de générer toutes sortes de textes. Un logiciel extraordinaire qui pourrait décharger les humains de tâches ingrates mais qui pourrait aussi détruire des millions d’emplois.

L’entreprise qui possède ChatGPT était dirigée jusqu’à présent par Sam Altman. Un milliardaire américain de 38 ans qui est tombé dans la marmite informatique à l’âge de 8 ans, lorsqu’il a reçu son premier Mac. Assez introverti, homosexuel revendiqué, il est aussi survivaliste. Dans sa propriété californienne, il stocke des armes, de l’or, de l’eau et des médicaments. Au cas où…

Mais l’œuvre de sa vie, c’est Open AI, la société qui a créé ChatGPT. Il pense que son intelligence artificielle va considérablement améliorer la vie des gens. Il milite pour la création d’un revenu universel pour partager les nouvelles richesses et compenser les destructions d’emplois. Sauf que vendredi dernier, il a été viré, par son conseil d’administration, pour des raisons un peu obscures. Mais on comprend que deux philosophies se sont opposées. Open AI est n’est pas une entreprise, mais une association à but non lucratif. Une partie des administrateurs veulent continuer sur ce modèle, alors que Sam Altman a une vision différente. Il pense que le développement coûte tellement cher qu’il faut dès à présent commercialiser ChatGPT et lever des fonds. Il a créé une filiale commerciale dont Microsoft possède 49% des actions.

Une invitation à venir s’installer en France

Vendredi, les administrateurs partisans de la version non commerciale ont tenté un coup de force. Ils ont donc limogé le fondateur. Sauf que Sam Altman ne s’est pas laissé faire. Dimanche, il est revenu au siège de l’entreprise, avec un badge visiteur parce que le sien avait été désactivé. Cela ressemblait à une tentative de révolution de palais pour rester en place. Mais le conseil d’administration a riposté en nommant aussitôt son successeur. Et ce n’est pas n’importe qui. C’est l’ancien patron de Twitch, mais c’est surtout quelqu’un qui se montre très inquiet face au développement de l’intelligence artificielle. Il estime qu’il y a un risque de voir une super intelligence capable de s’auto-répliquer et au bout du compte de détruire l’humanité. Il affirme même que cela pourrait avoir une chance sur deux d’arriver. C’est donc un homme très alarmiste, Emmett Shear, qui dirige désormais ChatGPT.

Mais Sam Altman n’a pas dit son dernier mot. Il a finalement décidé de rejoindre son actionnaire Microsoft pour créer une nouvelle entreprise. Et les principaux cadres d’Open AI ont prévu de le suivre. Finalement, lundi, environ 500 des 700 salariés de l’entreprise ont menacé de tous démissionner si Sam Altman n’était pas réintégré. Le feuilleton n’est donc pas terminé… Et Sam Altman va continuer quoi qu’il arrive à développer son intelligence artificielle. Et peut-être même en France. Le ministre du Numérique, Jean-Noël Barrot, lui a fait une proposition ce lundi: venir s’installer chez nous. Et ce n’est pas une invitation en l’air. Parce que trois milliardaires sont justement en train de développer une grosse structure en France. Il s’agit de Xavier Niel, le propriétaire de Free, de Rodolphe Saadé, l’armateur marseillais, et d’Eric Schmitt, l’ancien patron de Google. Tous les trois voudraient créer un champion français de l’intelligence artificielle.

Bref, ça bouge beaucoup dans ce monde tout nouveau, celui des machines qui parlent et qui pensent. Et qui font un peu peur…