Modélisme : à Igoville, on s’émerveille devant le Mini-réseau, une reconstitution de la ligne de train Rouen-Paris

Moins pratiquants que leurs ancêtres, les enfants sont toujours autant fascinés par le passage des trains miniatures#Presse30

Si le chiffre des pratiquants de modélisme ferroviaire est plutôt à la baisse ces dernières années (50 000 en France selon LocoRevue pour 130 clubs selon la Fédération française), il suffit qu’un réseau soit présenté lors d’une foire ou dans les vitrines d’un grand magasin pour que les yeux des petits et des grands s’allument de mille feux. C’est le cas à Igoville, près de Rouen, où le Mini Réseau conçu par l’association ACAR (Amicale des cheminots actifs et retraités) a accueilli plus de 1700 visiteurs en 2023 dans l’ancienne école communale. Et cette année encore, le superbe diorama restera accessible gratuitement tous les mercredis et les samedis, de 14h à 18h.

Les premières locomotives ont roulé sur le Mini Réseau dès 2001, « après deux ans de mise en place ». « Il est né à la suite du don de M. Roger Martel, de Saint-Aubin-lès-Elbeuf, après à son décès en 1999, raconte Patrick Le Stum, vice-président de l’association. Il n’avait pas d’héritier et il a offert toute sa collection à l’association. Nous l’avons démontée chez lui et remontée dans l’ancienne école prêtée spécialement par la mairie. Le donateur n’avait pas de thème en particulier. Alors, avec les adhérents, nous avons choisi de reconstituer l’équivalent de 70 kilomètres en respectant à peu près le décor naturel de la ligne Paris-Rouen, en l’occurrence entre le triage de Sotteville-lès-Rouen, le plus grand d’Europe pendant longtemps, et la gare de Vernon.

« Il aura fallu près de cinq ans à Jacqueline pour concevoir l’intégralité des décors dont une maison en feu et un cours d’eau », rappelle Patrick Le Stum. De la taille HO (16,5mm pour l’écartement de la voie), le Mini Réseau se situe à l’époque SNCF 3, c’est-à-dire de la la fin de la vapeur (une locomotive fume véritablement) aux machines diesel . Sur une longueur de 110 mètres dont 200 mètres de voies ferrées, on retrouve trouve pas moins huit rames, 1500 personnages, 400 véhicules, une centaine d’animaux, 102 voitures et wagons et plus d’une centaine de bâtiments dont des rotondes, des grues en fonctionnement, une distillerie normande, une fête foraine…

Une rame met 5 à 7 minutes pour en faire le tour

« Depuis, l’origine, en plus de l’entretien et des réparations, nous faisons évoluer le décor. Pour le réseau, il faut de cinq à sept minutes à une rame pour en faire le tour, précise Patrick Le Stum. Nous sommes ici avec du matériel Märklin, une marque prestigieuse allemande. Il est incompatible avec les autres constructeurs, car il fonctionne en 16 volts alternatif. C’est du solide et cela nous arrange bien car, par an, les trains font entre trois à quatre kilomètres. C’est la plus grande collection à notre connaissance en Normandie et c’est le seul circuit de cette fabrication en commande numérique ouvert au public en France. »

« On reçoit les grands et surtout les petits. Ils peuvent ainsi, encadré par Jean-Paul notre chef de gare, piloter les trains. Il y a même un train avec une caméra embarquée et ils peuvent donc suivre le parcours sur un écran. Sur rendez-vous, nous recevons aussi des groupes que ce soient des écoles, des centres de loisirs, mais aussi des randonneurs ou des motards. Nous avons créé aussi des questionnaires pour rendre la visite plus ludique et amusante », s’amuse Patrick Le Stum. Ceux qui pousseront la porte de l’ancienne école découvriront aussi peut-être une maison coquine. Mais on ne vous en dit pas plus.