En Pologne, la dépénalisation de l’IVG passe une première étape après des débats acharnés
Les Polonaises vont-elles pouvoir enfin accéder à l’IVG ? L’espoir renaît ce vendredi 12 avril alors qu’une première étape parlementaire en vue d’une libéralisation de l’accès à l’IVG a été franchie.Quatre projets de textes libéralisant l’accès à l’avortement en Pologne, soumis par les membres de la coalition pro-UE au pouvoir, ont franchi un premier obstacle à la Diète, l’équivalent de l’Assemblée nationale en Pologne.
Les motions appelant à rejeter ces textes ont été écartées par les députés. « Nous tenons notre parole ! Le Parlement traitera tous les projets relatifs au droit à l’avortement », s’est félicitée la Coalition civique du Premier ministre Donald Tusk sur les réseaux sociaux.
Pourtant, cette première étape était loin d’être gagnée d’avance. Le projet du Premier ministre Donald Tusk consiste à légaliser l’avortement jusqu’à la 12e semaine de grossesse. Actuellement, l’IVG n’est légale en Pologne que si la grossesse résulte d’un viol ou d’un inceste ou si elle menace directement la vie ou la santé de la mère. L’aide à l’avortement étant interdite, les militants défendant l’IVG et les médecins proposant leur assistance risquent la prison. Ce recul des droits des femmes est le résultat des huit années au pouvoir des conservateurs du PiS (Droit et Justice).
Et l’« Hymne des Femmes » a retenti à Versailles… 4 mars 2024, le jour où le Parlement a gravé l’IVG dans la Constitution
« L’avortement était, est et sera »
Mais, même au sein de la coalition centriste au pouvoir, ce projet de loi ne fait pas l’unanimité, la religion catholique étant fortement répandue dans ce pays de l’est de l’Europe. Les débats à la Diète ont été mouvementés. Du côté de l’opposition, les députés du PiS ont dénoncé ce projet de loi. L’un d’entre eux, Dariusz Matecki, a fait écouter par le haut-parleur les battements de cœur d’un fœtus en séance muni d’un écriteau comportant cette phrase : « 10e semaine après la conception », rapporte RFI.
A l’autre bout de l’hémicycle, une députée de gauche, Katarzyna Ueberhan, était particulièrement émue lors de son discours, rapporte le quotidien polonais progressiste « Gazeta Wyborcza ». « C’est l’une des procédures les plus fréquemment utilisées dans le monde », a assuré Katarzyna Ueberhan, avant d’ajouter :
«Ã‚ En Pologne, une femme sur trois a avorté. Je suis l’une d’entre elles et je pense que je ne suis pas seule ici aujourd’hui. Vous pouvez avorter àla maison, au début de votre grossesse, en commandant les pilules en ligne, comme je l’ai fait. »
La députée a ensuite brandi les pilules avant d’expliquer comment se les procurer. « L’avortement était, est et sera », a déclaré la vice-présidente de la Diète, Monika Wielichowska, selon l’hebdomadaire progressiste « Polityka ». « Seuls les hypocrites prétendent que l’avortement n’existe pas. Une femme enceinte est livrée à elle-même », a-t-elle poursuivi en appelant à « corriger les mauvaises lois ».
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Porter le combat au niveau européen
A l’extérieur, les tensions sont également fortes. Des militants anti-IVG diffusaient des enregistrements ressemblant à des cloches d’église et exposaient « des images crues » aux abords du Parlement, a rapporté Associated Press. Ces militants se réuniront dimanche pour une « marche pour la vie » dans le pays.
«Â J’étais supposée regarder le débat depuis la galerie du Parlement, mais ça n’a pas eu lieu. Près de 40 personnes, officiellement déclarées et enregistrées, ont été interdites de regarder le débat sur la légalisation et la dépénalisation de l’avortement », a déploré la militante féministe Marta Lempart, figure des manifestations contre l’interdiction de l’IVG, sur son compte Instagram.
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Maria Lempart
Finalement, quelques personnes ont été autorisées à entrer mais pas Marta Lempart. « Est-ce que cela nous arrête ? Non. L’enfer polonais ne nous arrête pas, les grands-parents polonais ne nous arrêtent pas », a-t-elle poursuivi sur le réseau social tout en annonçant la récolte de signatures à partir du 24 avril pour lancer une « initiative citoyenne » au Parlement européen avec l’organisation My Voice My Choice sur le droit à l’avortement. Cette procédure donne un droit d’initiative politique au niveau de l’UE en cas de rassemblement d’au moins 1 million d’Européens venant d’au moins sept pays membres.
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