Découvrez Nagoro, le mystérieux village des poupées
Des bâtiments entiers laissés à l’abandon sont désormais la demeure de poupées.
Si les raisons de visiter le Japon sont nombreuses, en voici une des plus insolites. Au sud-ouest d’Osaka, en traversant l’île de Shikoku, il est possible d’apercevoir quelques silhouettes humaines inanimées accueillant les visiteurs sur le bord de la route. Ces poupées géantes peuplent le village de Nagoro et ressemblent à s’y méprendre avec de véritables êtres humains. On peut ainsi apercevoir un couple de retraités attendre patiemment sur un banc au bord de la route tandis que quelques employés d’une entreprise semblent occupés à couper du bois à quelques mètres de là. Cependant, pas un bruit, pas un mouvement ne se dégage du village. Tout semble figé, comme si le temps s’était arrêté et l’on se demande, d’où proviennent ces étranges figures ?
Des épouvantails pourvus d’un grand cœur
Toutes ces poupées sont réalisées par Ayano Tsukimi. Après avoir déménagé à Osaka, elle décide en 2002 de retourner à Nagoro, sa ville natale, pour s’occuper de son père souffrant. À son arrivée, elle découvre que la ville, autrefois peuplée et animée, s’est presque complètement vidée de ses habitants, ces derniers étant attirés par les grandes villes. Les services se faisant rares au sein de la ville, elle se décide à faire pousser ses propres légumes dans le champ familial. Faisant face à un véritable problème de corbeaux dévastant ses récoltes, elle façonne elle-même son propre épouvantail. Pour effrayer les oiseaux, elle lui donne les traits de son père et l’habille de la même manière que lui afin de le rendre plus vrai que nature. À sa grande surprise, ce sont même ses voisins qui confondent l’épouvantail avec son père, lui lançant régulièrement « Bonjour ! » depuis l’autre côté du champ.
Ayano Tsukimi fait partie des dernières résidentes du village et s’occupe régulièrement des poupées.
Amusée, Ayano réalise plusieurs autres épouvantails pour gérer le champ. Malheureusement, un beau matin elle apprend le décès tragique de sa voisine, et amie, avec qui elle discutait chaque jour. En souvenir de sa mémoire, elle érige un épouvantail portant ses traits, là où sa maison abandonnée, subsiste. Au fil du temps, la population de Nagoro, de plus en plus vieillissante, diminue en raison de déménagements et de décès. En commémoration de ces habitants, elle réalise des poupées de chacun d’entre eux, à l’image d’un témoignage de leur vie et de leurs activités au village. La fabrication d’une seule poupée reste un travail important, elle demande en moyenne 3 jours de travail et est réalisée dans un matériau résistant à la pluie. Deux points caractéristiques se retrouve dans ces figures. Ce sont leurs yeux noirs, réalisés avec des boutons et leurs vêtements, apparats servant à signifier quelles étaient leurs habitudes de vie et leur personnalité.
Une réponse à la désertification rurale
Le souci du détail d’Ayano Tsukumi donne véritablement vie à ces figures de tissus.
Aujourd’hui, près de 350 poupées ont trouvé leur place au sein de la ville. Certaines coupent le bois, d’autres tiennent des boutiques pendant qu’à l’école, toute une salle de classe suit les enseignements du professeur dans un profond silence. Toujours habité, le village ne compte plus qu’une vingtaine d’habitants, côtoyant quotidiennement ces figures de tissus. Le village, désormais davantage habité par des poupées que par des êtres humains, est devenu le symbole physique de la désertification rurale que subit le Japon, à l’image de l’île-fantôme d’Hashima.
Des scènes digne d’un musée ont lieu à l’intérieur des bâtiments, à l’image de ce mariage traditionnel.
Par le bouche à oreille, ce petit village difficile d’accès est peu à peu devenu une attraction touristique. Tout d’abord attirant les curieux par leur look « kitsch », la signification et le savoir-faire de ces figures les a érigées en véritables œuvres d’art. La préfecture de Tokushima a finalement demandé à Ayano d’ouvrir des ateliers de fabrication afin d’apprendre à concevoir ces poupées de Nagoro. D’autres épouvantails conçus sur le modèle du village ont ainsi trouvé domicile dans de nombreuses villes du Japon.
Insuffler une vie nouvelle
Bien que particulièrement excentré et mal desservi, le village de Nagoro reçoit de nombreux visiteurs à l’année. Le premier dimanche d’octobre accueille désormais le festival des épouvantails, attirant avec lui son flot de curieux et d’habitués. Lorsque questionnée sur son quotidien dans ce village, l’artiste Ayano Tsukimi précise qu’elle ne compte pas déménager tant qu’elle est en bonne santé. Malgré les matériaux résistants, chaque poupée doit être changée tous les 3 ans. Assurant avec qualité l’entretien des œuvres du village avec l’aide de quelques habitants, elle précise cependant qu’un jour viendra où elle devra retourner à Osaka afin qu’à son tour, sa famille puisse s’occuper d’elle.
Des familles attendent patiemment le bus dans un arrêt traditionnel.
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