Guerre en Ukraine : un navire russe détruit en Crimée, situation de plus en plus tendue sur le front de l’Est

Le navire de guerre russe, le Tsezar Kunikov aurait été coulé au large du sud de la Crimée par des drones navals ukrainiens. AFP/Ozan KOSE

L’annonce par l’armée ukrainienne de la destruction, ce mercredi, d’un navire de guerre russe, le Tsezar Kunikov au large du sud de la Crimée, péninsule ukrainienne en mer Noire annexée par la Russie en 2014 est assurément un fait de guerre notable si cette information est confirmée de manière indépendante.

Une information que Moscou n’a pas confirmé. Le Kremlin a toutefois reconnu que six drones ont été abattus dans cette région. Selon le département du renseignement militaire ukrainien (GUR), ce bâtiment aurait été coulé par des drones navals ukrainiens, Magura V5, pour frapper le bateau près de la ville côtière d’Aloupka et lui causer « des trous critiques » sur son flanc gauche après quoi le bateau « a commencé à couler ». Selon le GUR, il s’agit d’un des vaisseaux russes « les plus récents » pouvant accueillir 87 membres d’équipage et qui avait été utilisé par la Russie dans ses guerres contre la Géorgie en 2008 et en Syrie plus récemment.

Mais la situation reste en réalité très difficile à tenir pour l’Ukraine. Le nouveau commandant en chef des armées ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, a annoncé ce mercredi s’être rendu dans les zones les plus chaudes du front Est avec le ministre de la Défense, Roustem Oumerov. Et son constat n’est rassurant, puisqu’il juge la situation sur le terrain « extrêmement complexe et tendue ».

« Les occupants russes continuent d’augmenter leurs efforts et dépassent en nombre » les forces ukrainiennes, a-t-il déclaré sur Telegram. Dans le même temps, l’Ukraine peine à regarnir les rangs de son armée après sa contre-offensive qui n’a pas été couronnée de succès. A cela s’ajoute que l’aide militaire américaine dont le pays a besoin pour faire face aux Russes reste bloquée. « Nous faisons tout notre possible pour empêcher l’ennemi d’avancer sur notre territoire et pour tenir nos positions », a-t-il ajouté en assurant : « Nous prenons toutes les mesures possibles pour minimiser nos pertes et sauver la vie de nos soldats. »

De nouveaux bombardements russes

Dans le même temps, le Russie poursuit son entreprise de destruction et de sape. Trois personnes ont été tuées et douze blessées dans la nuit de mardi à ce mercredi lors de bombardements russes contre Selydove près de Donetsk dans l’est de l’Ukraine, selon les autorités locales. Ces frappes ont atteint neuf immeubles d’habitation ainsi que l’hôpital de cette ville, située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest du front, a indiqué le conseil municipal sur Telegram. Un enfant figure parmi les personnes tuées, et quatre parmi les blessés, selon la même source. Selon le gouverneur de la région de Donetsk, Vadym Filachkine, une première frappe a eu lieu vers 23h30 (heure locale) et une seconde vers 1 heure. Une centaine de patients de l’hôpital endommagé ont été évacués vers d’autres hôpitaux à Pokrovsk et Myrnograd, a-t-il ajouté sur Telegram.

Mardi, les forces russes avaient bombardé huit villages de la région de Soumy à 331 reprises. Des explosions provoquées par des mortiers, de l’artillerie, un char, des drones kamikaze et d’autres munitions.

De son côté, l’Ukraine tente toujours d’atteindre le territoire russe avec des drones. Selon Moscou, deux drones ukrainiens ont été interceptés dans la nuit de mercredi à jeudi par la défense aérienne russe au-dessus de la région de Belgorod où une femme a été blessée près de la frontière avec l’Ukraine, un autre au-dessus de Voronej et six autres au-dessus de la mer Noire, selon le ministère russe de la Défense cité par l’agence Ria Novosti.