Festival néonazi dans l’Est : le rassemblement maintenu malgré une interdiction, des gendarmes mobilisés

Selon une affiche en caractères gothiques publiée en ligne, quatre groupes de black metal d’inspiration néonazie doivent se produire dans l’est de la France. (Illustration) Icon sport/ Frank Molter/dpa

Malgré une interdiction des autorités, un festival de métal à inspiration néonazie se tient ce samedi soir dans une salle communale en Isère, rapporte la préfecture locale.

Ce jeudi, plusieurs préfectures de la région Grand-Est avaient annoncé l’interdiction du rassemblement, après une alerte lancée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Comme le montre une affiche en caractères gothiques publiée en ligne et révélée par Mediapart, quatre groupes de « black metal » d’inspiration néonazie prévoyaient de se produire lors d’un festival intitulé « Night for the Blood » (« Nuit pour le sang »), ce samedi. Le lieu exact n’était initialement pas précisé, et les réservations se faisaient en adressant un courriel aux organisateurs.

Des groupes de metal extrémistes

Les groupes présents au rassemblement appartiennent à la mouvance du National Socialist Black Metal (NSBM), une branche du metal qui se réfère, dans ses paroles et son identité, à des idéologies extrémistes et néonazies. Plusieurs codes visuels glorifiant le IIIe Reich sont d’ailleurs reproduits sur l’affiche de promotion du festival.

«Ã‚ Samedi vers la fin d’après midi on apprenait que le lieu de ce concert se situait à Vezeronce Curtin, en Isère, dans une salle communale qui avait été louée à un particulier sans que la commune ne connaisse le motif ou la nature de ce rassemblement », indique la préfecture de l’Isère.

«Ã‚ La gendarmerie a procédé à la notification de l’arrêté d’interdiction à l’organisateur à 18h00, celui-ci a refusé d’en respecter les termes », poursuit le communiqué. Conséquence : le concert est maintenu, malgré son interdiction préfectorale.

Mais les participants et organisateurs s’exposent à des poursuites. La préfecture de l’Isère dit avoir mobilisé des gendarmes sur « cinq points de contrôles » autour de Vezeronce Curtin, dans cette perspective.

«Ã‚ Toute infraction sera constatée et réprimée, s’agissant des organisateurs, dans les conditions fixées par l’article 431-9 du Code pénal, à savoir six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende et, s’agissant des participants, par l’article R. 644-4 du même code instituant une contravention de quatrième classe », prévient la préfecture.

L’est de la France est souvent un lieu de réunion pour certains groupes néonazis. Face aux restrictions en vigueur en Allemagne contre cette mouvance extrémiste, il n’est pas rare que des nostalgiques du IIIe Reich dans ce pays choisissent cette région pour des rassemblements, organisés sur des terrains privés ou bien dans des salles communales, sous de faux prétextes.