Le réalisateur Martin Bourboulon : « L’année 2023 a été rassurante pour le cinéma français »

Le premier volet des « Trois Mousquetaires », avec notamment Louis Garrel en Louis XIII et François Civil en D’Artagnan, a attiré près de 4 millions de curieux, et la suite est toujours en salles. Chapter 2/Pathé films/Ben King

« Je vis un moment génial », sourit-il. Avec ses deux « Trois mousquetaires », sortis en avril puis en décembre, Martin Bourboulon a été le réalisateur français qui a enregistré le plus d’entrées en 2023. Le cinéaste de 44 ans, qui avait déjà mis en scène les deux « Papa ou Maman » et « Eiffel », nous livre son regard sur l’année cinéma.

Alors que « Les Trois mousquetaires : D’Artagnan » et « Les Trois Mousquetaires : Milady » ont coûté à eux deux environ 70 millions d’euros, dans quel état d’esprit étiez-vous au moment de la sortie du premier volet, en avril ?

MARTIN BOURBOULON. On était très excités, mais assez anxieux, forcément. Le projet a été initié pendant le Covid, alors que je terminais le tournage d’« Eiffel », qui a été interrompu par la pandémie. Avec les producteurs, les auteurs et les acteurs, on partageait cette foi dans la salle de cinéma. « Les Trois Mousquetaires », c’était un vrai pari industriel. On s’est dit : « Ne baissons pas les bras » et, même : « Faisons deux films d’un coup ».

« D’Artagnan » a engrangé 3,5 millions d’entrées et « Milady » a dépassé les 1,6 million de spectateurs. Le pari est relevé ?

Oui, on est très contents. On attend bien sûr de voir jusqu’où ira « Milady », mais pendant ces vacances, on fait des journées à plus de 100 000 entrées donc, si cela se poursuit, ce sera une opération heureuse.

Y aura-t-il un autre « Trois Mousquetaires » ?

Vu comment se termine « Milady », on ne peut pas dire qu’on n’y a pas pensé… On en a très envie. Mais rien n’est décidé, cela dépendra de l’envie du public. Si on se lance, on n’attendra pas deux ans. Là, je suis en pleine préparation de « 13 jours, 13 nuits » avec Roschdy Zem, un drame sur l’évacuation de l’ambassade française à Kaboul en août 2021, que je tournerai au printemps. Et je termine mi-janvier le tournage de trois épisodes de la série « Carême » pour Apple TV.

Quel regard portez-vous sur l’année cinéma ?

Ce que je trouve formidable, c’est qu’au-delà du succès de comédies comme « Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu » ou d’« Alibi.com 2 » et des « Trois Mousquetaires », il y a des films a priori « difficiles », sur des sujets forts, comme « Anatomie d’une chute » ou « Je verrai toujours vos visages », qui ont très bien marché. C’est rassurant pour le cinéma français.