Indemnité carburant : incertitudes sur l’avenir du chèque de 100 euros

Le gouvernement avait lancé l’indemnité carburant travailleurs en 2023 dans un contexte de flambée des prix à la pompe.

Les rumeurs vont bon train sur l’avenir du chèque carburant, alors que l’État cherche à économiser 10 milliards d’euros. Pour l’instant, les prix à la pompe évoluent encore sous le seuil d’urgence fixé par le gouvernement. Mais s’ils le dépassent, bénéficierez-vous toujours de l’indemnité carburant ?

Sujet inflammable. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, est parti à la chasse aux dépenses publiques avec 10 milliards d’euros à économiser sur le budget de l’État en 2024. Les automobilistes pourraient-ils en faire les frais ? Ce mardi 20 février, Les Échos ont rapporté que le gouvernement aurait décidé de «supprimer le dispositif de l’indemnité carburant travailleur», un chèque de 100 euros versé aux travailleurs modestes lorsque les prix à la pompe avoisinent les 2 euros le litre.

Interrogé par Capital, Bercy dément toute suppression du coup de pouce aux automobilistes : «Le dispositif n’est pas interrompu. C’est parce que nous réalisons des économies que nous pouvons agir en temps de crise. Cela vaut aussi pour le carburant». Cela dit, les prix à la pompe évoluent depuis plusieurs semaines sous le seuil d’urgence fixé par le gouvernement. En conséquence de quoi, il n’est pas prévu pour l’instant de verser un chèque carburant pour 2024. «Ce n’est pas d’actualité au vu des prix des carburants», argumente le gouvernement. Des chèques pourraient donc être versés ultérieurement si jamais les prix à la pompe franchissent le seuil d’urgence de 1,95 euro.

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Les prix à la pompe en-dessous du seuil d’urgence

Les prix à la pompe ont augmenté pour la cinquième semaine consécutive, du 9 au 16 février, selon les derniers relevés gouvernementaux, avec un litre de diesel à 1,83 euro et un litre de sans plomb 95-E10 à 1,83 euro. Des prix qui restent donc inférieurs au seuil de déclenchement de l’indemnité carburant. En décembre 2023, au micro de BFMTV/RMC, Bruno Le Maire avait parlé d’un litre à 1,95 euro comme «seuil raisonnable».

«Si demain, ce que je ne souhaite pas bien entendu, vous avez une crise qui s’aggrave au Proche-Orient, que les prix du pétrole explosent et que par conséquent vous avez des prix à la pompe qui approchent les 2 euros, je déclencherai le dispositif d’indemnité carburant travailleurs », détaillait alors le ministre de l’Économie, qui refuse l’idée d’un chèque «automatique».

Lancé début 2023, le chèque carburant concernait d’abord les 50% de ménages les plus modestes qui utilisent leur véhicule pour travailler ou se rendre à leur travail. Le gouvernement a prévu d’élargir les conditions d’éligibilité pour 2024 : le coup de pouce concernerait désormais 60% des travailleurs, soit 5,6 à 5,7 millions de Français, ce qui pourrait peser jusqu’à 600 millions d’euros dans le budget de l’État. Un public large, ce qui rend ce dossier ultra-sensible.

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