Benoît Cosnefroy avant la Flèche Wallonne 2024 : « J’assume de dire que je suis en confiance »

Benoît Cosnefroy sera l’un des favoris de la Flèche Wallonne mercredi

Il rêve depuis au moins quatre ans de lever les bras, écroulé de fatigue et les jambes bourrées d’acide lactique, en haut du mur de Huy. Depuis sa deuxième place sur la Flèche Wallonne, décalée à l’automne cette année-là, Benoît Cosnefroy, le puncheur de Décathon-AG2R est persuadé que la classique belge est faite pour lui. Et qu’il peut devenir le successeur français de Julian Alaphilippe, trois fois vainqueur de l’épreuve. Même si David Gaudu (Groupama-FDJ), récent vainqueur du Tour du Jura, sera présent, Cosnefroy sera la meilleure chance tricolore de briller.

Son début de saison est très satisfaisant. Vainqueur cet hiver du Tour des Alpes-Maritimes ainsi que d’une étape, le Normand s’est ensuite adjugé Paris-Camembert. Et le 10 avril dernier, tout en puissance, il a aussi remporté la semi-classique de la Flèche Brabançonne. En confiance après une année 2023 polluée par quelques problèmes physiques, Cosnefroy va s’avancer au pied du mur de Huy avec beaucoup d’ambitions.

« Mentalement, je me sens très bien, savoure-t-il. La forme est là. J’avais aussi les jambes sur l’Amstel Gold Race même si cela ne s’est pas vu sur le résultat (Ndlr : 16e). Mais, en même temps, c’est difficile de se dire très confiant avant une course comme la Flèche Wallonne. Car elle se joue sur la fin. Il faut maintenir un effort très conséquent et pas évident à tenir jusqu’au bout. À 150 m de la ligne, rien n’est encore joué. »

Pour le leader de sa formation sur cette course, la Flèche Wallonne reste une épreuve atypique. « Moins de deux kilomètres avant la fin, les favoris sont presque encore dans le confort, observe-t-il. Et quelques dizaines de secondes plus tard, tout le monde franchit la ligne dans un état physique pitoyable. L’effort lactique explose tout le monde et il n’y a que dans cette course qu’on voit cela. »

Pas de Pogacar

Même s’il n’y a pas forcément de recette précise pour gagner, certains coureurs se sont montrés plus adroits que les autres. À l’instar de l’Espagnol Alejandro Valverde, cinq fois vainqueur entre 2006 et 2017 (et encore 2e en 2022 à… 42 ans). « C’est vrai que la tactique n’est pas forcément le plus important ici, concède Cosnefroy. Il faut être en forme physiquement et ensuite, se mettre en mode survie quand l’acide lactique attaque les jambes. »

Mais Cosnefroy sait que personne ne peut être considéré comme le grand favori ce mercredi. Tadej Pogacar, le vainqueur sortant, se réserve pour Liège-Bastogne-Liège dimanche. Sur le papier, les meilleures sont l’Anglais Tom Pidcock (Ineos), récent vainqueur de l’Amstel Gold Race, le Suisse Marc Hirschi (UAE) vainqueur de la Flèche devant Cosnefroy en 2020, le Russe Alexandre Vlasov (Bora-Hansgrohe) ou le Danois Mattias Skjelmose (Lidl -Trek). « J’assume de dire que j’arrive en confiance, note le Français. Et j’ai envie de jouer les premiers rôles. Mais je dois aussi avouer qu’il y a longtemps que je n’ai pas disputé une course qui demande un effort aussi violent sur la fin. Je n’ai plus trop de repères. L’an dernier, j’avais dû déclarer forfait juste avant le départ à cause d’une intoxication alimentaire. Donc, je reste prudent ».

Mais Cosnefroy aurait tort d’être trop modeste. Il sait qu’il est aussi porté par l’excellente dynamique de sa formation Décathlon-AG2R et de son début de saison très réussi avec déjà neuf victoires grâce à Ben O’Connor, Cosnefroy et l’épatant Paul Lapeira. Son équipe redécouvre les grandes ambitions. Et Cosnefroy aussi.