Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron défend l’«ambiguïté stratégique» face à la Russie qui n’a «aucune limite»
Le président français a encore évoqué cette option cette semaine dans l’hebdomadaire britannique
«La Russie, comme puissance stratégique, ne nous donne plus aucune visibilité», a affirmé le président de la République dans un entretien accordé à La Provence et à La Tribune Dimanche . «Au début, elle avait un objectif stratégique affiché : elle prétendait sauver des provinces ukrainiennes (oblasts) qui avaient déclaré leur autonomie», explique aussi Emmanuel Macron.
Mais aujourd’hui, «elle a décidé de devenir résolument une puissance déstabilisatrice qui ne donne aucune limite stratégique à son action». Et face à ce constat, et face à un tel adversaire, «quelle faiblesse de tracer des limites a priori, quelle faiblesse !», a affirmé le chef de l’État en réponse à ceux qui lui reprochent d’avoir évoqué la possibilité d’envoyer des troupes en Ukraine. «On ne peut pas se permettre de se fixer des limites face à un ennemi qui ne s’en fixe aucune», avait-il déjà défendu début mars. «Il faut au contraire lui enlever toute visibilité, parce que c’est ce qui créé des capacités à dissuader», a-t-il ajouté cette fois-ci dans l’hebdomadaire.
«L’ambiguïté stratégique, c’est de ne pas donner trop de précisions»
Emmanuel Macron était interrogé sur la position du chancelier allemand Olaf Scholz qui s’est dit résolu opposé à l’envoi de troupes occidentales en Ukraine, alors que le président français a encore évoqué cette option cette semaine dans l’hebdomadaire britannique The Economist .
«L’ambiguïté stratégique, c’est de ne pas donner trop de précisions», a esquivé Emmanuel Macron avant de justifier sa position : «La fébrilité russe montre que nous avons raison de ne pas fermer de portes. Sinon, cela veut dire qu’on accepte de renoncer à un ordre international basé sur le droit et donc à la paix et la sécurité».