Guerre à Gaza : reprise des négociations, Rafah bombardé, Kerem Shalom rouvert… le point sur la situation
Les chars israéliens sont arrivés dans la ville de Rafah mardi. AFP / Israeli Army
Entre crainte et optimisme. Alors que l’armée israélienne a pris le contrôle d’une partie de la ville, la situation à Rafah, sous la menace imminente d’une offensive de grande ampleur, inquiète la communauté internationale. Mais, dans le même temps, la reprise des discussions, « en présence de toutes les parties » laisse planer l’espoir de voir Israël et le Hamas trouver prochainement un accord pour une trêve des combats dans la bande de Gaza. Le Parisien fait le point.
La ville de Rafah toujours menacée
La ville de Rafah est sous le coup de bombardements, ce mercredi, au lendemain du déploiement de chars Israéliens et du contrôle, par l’armée, du point de passage avec l’Égypte, désormais complètement fermé.
Les inquiétudes grandissant dans la communauté internationale. Ce mercredi, le Qatar, pays médiateur dans les négociations sur une trêve entre Israël et le Hamas palestinien, a appelé dans un communiqué « à une action internationale urgente qui permettrait d’empêcher que la ville ne soit envahie et qu’un crime de génocide ne soit commis ». De son côté, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a condamné « avec fermeté l’extension de cette guerre au passage de Rafah, unique couloir pour l’aide humanitaire », selon un message sur le réseau social X.
Les États-Unis, pourtant principal allié d’Israël, ont fait savoir mardi soir qu’ils avaient suspendu la livraison d’une cargaison de bombes la semaine dernière après l’absence de réponse d’Israël face aux « inquiétudes » de Washington concernant une offensive annoncée sur Rafah.
Selon l’ONU, 1,4 million de Palestiniens, habitants et déplacés, sont entassés à Rafah, à quelques kilomètres à l’ouest de Kerem Shalom, et les autorités israéliennes ont enjoint des dizaines de milliers de familles à évacuer des quartiers est de cette ville en prévision d’une possible opération terrestre.
Le passage de Kerem Shalom rouvert, selon Israël
L’armée israélienne a annoncé mercredi la réouverture du point de passage de Kerem Shalom pour faire « entrer l’aide humanitaire » dans la bande de Gaza, quatre jours après sa fermeture consécutive à des tirs de roquettes sur la zone revendiqués par les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas.
«Ã‚ Des camions en provenance d’Égypte transportant de l’aide humanitaire, notamment de la nourriture, de l’eau, des abris, des médicaments et du matériel médical donné par la communauté internationale, arrivent déjàau point de passage », indique l’armée dans un communiqué. Après inspection, la cargaison sera « transférée du côté gazaoui du passage », poursuit le texte.
La réouverture de Kerem Shalom, vers le sud de la bande de Gaza, survient sur fond de critiques internationales nombreuses à la suite de la fermeture du passage de Rafah, principal point d’entrée de l’aide humanitaire.
Reprise des négociations au Caire
Les négociations pour une trêve dans la guerre dévastatrice qui oppose depuis sept mois Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza reprennent ce mercredi au Caire « en présence de toutes les parties », a rapporté la chaîne Al-Qahera News, proche des autorités égyptiennes, citant un haut responsable dont elle n’a pas précisé l’identité.
Le Caire accueille actuellement des délégations du Hamas et d’Israël, ainsi que du Qatar et des États-Unis, pays qui jouent les médiateurs avec l’Égypte. Mardi, Israël et le Hamas avaient accepté de « retourner à la table des négociations ». Tous deux « devraient être capables de combler les lacunes qui restent » pour conclure un accord de cessez-le-feu actuellement en discussion, veut croire un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, disant espérer un accord « très bientôt ».
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a indiqué avoir donné pour consigne à la délégation israélienne au Caire de « continuer à se montrer ferme sur les conditions nécessaires à la libération » des otages et « essentielles » à la sécurité d’Israël. « Cela pourrait être la dernière chance (pour Israël) de récupérer les captifs (…) vivants », a déclaré à l’AFP un haut responsable du Hamas ayant requis l’anonymat.