Guerre à Gaza : frappes intenses sur Rafah, « opération antiterroriste », pourparlers au Caire… le point sur la situation
Des témoins et des sources sécuritaires palestiniennes ont fait état de frappes aériennes tard lundi et tôt mardi, ainsi que d’intenses tirs d’artillerie à travers la bande de Gaza, et plus particulièrement à Rafah et ses environs. REUTERS/Hatem Khaled
Accentuer la « pression » sur le Hamas quelques heures avant de nouveaux pourparlers au Caire. L’armée israélienne mène d’intenses bombardements ce mardi à Rafah, dans le sud de Gaza, pour tenter d’infléchir un accord de trêve auquel le mouvement islamiste a donné son feu vert. On fait le point sur les dernières informations.
Frappes intenses sur Rafah
Des témoins et des sources sécuritaires palestiniennes ont fait état de frappes aériennes tard lundi et tôt mardi, ainsi que d’intenses tirs d’artillerie à travers la bande de Gaza, et plus particulièrement à Rafah et ses environs.
La Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de « nombreux morts » dans la nuit à Rafah. Et l’hôpital koweïtien, situé dans cette ville, a dit avoir reçu « 11 morts » et des « dizaines de blessés » dans ces frappes, relevant ainsi un premier bilan de cinq morts.
VIDÉO. Offensive à Rafah : Israël a commencé à bombarder la ville palestinienne
Selon ces sources, des chars israéliens sont postés à proximité du point de passage éponyme qui lie le sud de la bande de Gaza à l’Égypte voisine, qui craint l’afflux massif sur son territoire de Palestiniens fuyant les violences à Rafah.
Après ses opérations à Gaza-ville, puis Khan Younès, Israël menace depuis des semaines de pousser son offensive terrestre jusqu’à Rafah, considéré comme le dernier bastion du Hamas mais où s’entassait encore le week-end dernier 1,2 million de Palestiniens, en majorité déplacés par les combats.
L’armée israélienne explique ce mardi matin qu’une « opération antiterroriste précise visant à éliminer les terroristes et les infrastructures du Hamas dans des zones spécifiques de l’est de Rafah a commencé du jour au lendemain, sur la base des renseignements ». Tsahal avait commencé lundi une opération d’évacuation de dizaines de milliers de personnes de Rafah.
Prise de contrôle du point de passage de Rafah
L’armée israélienne a annoncé mardi avoir pris le contrôle de la partie palestinienne du point de passage de Rafah entre la bande de Gaza et l’Égypte.
Une unité de blindés « a manœuvré dans la zone. À l’instant présent, des forces spéciales inspectent le point de passage » de Rafah, « nous avons le contrôle opérationnel de la zone », a affirmé l’armée israélienne lors d’un point de presse, précisant parler « uniquement du côté gazaoui du point de passage ».
Délégation du Qatar au Caire
Lundi, en soirée, le Hamas a dit avoir informé l’Égypte et le Qatar, pays médiateurs avec les États-Unis, qu’il avait « approuvé leur proposition pour un accord de cessez-le-feu » avec Israël. Mais cette proposition est « loin des exigences israéliennes », a rétorqué le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Le cabinet de guerre a décidé « à l’unanimité » de poursuivre « l’opération à Rafah afin d’exercer une pression militaire sur le Hamas dans le but de progresser vers la libération des otages et l’atteinte d’autres objectifs de la guerre », ont indiqué les services du Premier ministre.
« Bien que la proposition du Hamas soit loin de répondre aux principales exigences israéliennes, Israël enverra une délégation de haut rang en Égypte dans le but de maximiser les chances de parvenir àun accord àdes conditions acceptables pour Israël », ont-ils ajouté.
Peu après cette déclaration, le Qatar a annoncé l’envoi dès mardi matin d’une délégation au Caire « pour relancer les négociations indirectes entre les deux parties (…) avec l’espoir de parvenir à un accord pour un cessez-le-feu immédiat et permanent » en « échange de prisonniers et d’otages ».
Selon le numéro 2 de la branche politique du Hamas à Gaza, Khalil al-Hayya, la proposition comprend trois phases, chacune d’une durée de 42 jours, et inclut un retrait israélien complet du territoire, le retour des déplacés et un échange d’otages retenus à Gaza et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, dans le but d’un « cessez-le-feu permanent ».
Jusqu’à présent, Israël s’est opposé à un retrait complet de ses troupes de Gaza et à un cessez-le-feu permanent, estimant devoir mener au préalable une opération sur Rafah pour « vaincre » le Hamas et s’assurer que le 7 octobre ne se reproduise plus.