Depuis janvier, plusieurs bâtiments de Toulouse ont été évacués en raison de la fragilité de leurs structures. 250 personnes ont déjà été contraintes de quitter leurs immeubles.
Les immeubles de la ville rose sont-ils dangereux? Depuis janvier, 250 personnes ont été évacuées de leurs immeubles à Toulouse à cause de la fragilité des bâtisses. Selon la ville, une vingtaine de bâtiments sont concernés.
Des pompiers interveant près de l’immeuble effondré de la rue Saint-Rome à Toulouse, le 9 mars 2024
Ces évacuations en série font ressurgir les souvenirs du 9 mars dernier, où à 200 mètres du célèbre Capitole, un immeuble s’était effondré, rue Saint-Rome, sans faire de victimes.
Un “mikado” géant
Michaël Drilhole, gérant d’une boutique dans l’immeuble qui s’est effondré, avait détecté des fissures dans son magasin et s’inquiète pour l’état des autres bâtiments.
“On n’imagine jamais qu’un immeuble situé rue Saint-Rome, l’une des plus passantes de Toulouse, puisse s’effondrer. Maintenant, tout le monde regarde les états des immeubles”, confie-t-il à BFMTV.
Pourquoi ces immeubles sont de plus en plus précaires? Si l’âge des bâtisses est en première ligne, pour Frédéric Laurens, architecte à l’Atelier d’Architectes Associés, les particuliers ont également une part de responsabilité.
“C’est un peu comme un mikado”, explique-t-il.
Selon l’architecte, lorsque les particuliers effectuent des travaux dans leur appartement, ils ne font pas nécessairement appel à un architecte. “Chacun se dit qu’il peut enlever ce poteau-là parce qu’il le gêne”, suggère Frédéric Laurens. Résultat, la structure s’affaiblit et “un jour, il y a celui qui tire le mikado de trop et patatra”, conclut l’architecte.
Une collaboration entre la mairie et les syndics
Pour s’assurer du bon état des bâtiments, la mairie de Toulouse indique travailler avec les syndics de copropriété. Claire Nison, conseillère municipale, souhaite rappeler notamment que la mairie dispose d'”un service en sécurité bâtimentaire et également en hygiène”.
Peu après l’effondrement du 9 mars dernier, le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc avait par ailleurs assuré auprès de BFMTV qu’une loi contre “l’habitat dégradé”, votée le 14 mars, allait permettre de mieux repérer de façon anticipée la fragilité de certains bâtiments. Définitivement adoptée par le Parlement le 27 mars, cette loi donne la possibilité aux maires de faire procéder d’office à un diagnostic structurel des immeubles en zone d’habitat dégradé, y compris dans les centres-villes anciens.
La mairie de Toulouse a dépensé des centaines de milliers d’euros pour effectuer des interventions d’urgence sur les bâtiments endommagés. Les dernières évacuations en date concernent un immeuble de la rue Castellane et un autre situé à l’arrière du premier, rue de l’Industrie, entre le 5 et le 7 avril derniers.
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