Gaza : Nouvelles libérations attendues, les efforts pour prolonger la trêve se poursuivent

Réaction de personnes après la libération de prisonniers palestiniens dans le cadre de l’accord d’échange d’otages et de prisonniers entre le Hamas et Israël, à Ramallah, en Cisjordanie occupée par Israël. /Photo prise le 28 novembre 2023/REUTERS/Ammar Awad

par Nidal al-Mughrabi, Mohammemd Salem et Henriette Chacar

GAZA/JÉRUSALEM (Reuters) – Le Hamas devrait libérer mercredi des otages supplémentaires et Israël relâcher des prisonniers, alors que les négociations concernant une prolongation de la trêve dans la bande de Gaza se poursuivent.

Selon les médias israéliens, qui citent une source au sein du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Israël a reçu une liste d’otages devant être libérés mercredi par le Hamas. Le bureau du Premier ministre israélien n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.

Israël a déclaré que la trêve pourrait être prolongée à condition que le Hamas continue à libérer au moins 10 otages par jour. Mais alors que de moins en moins de femmes et d’enfants sont encore détenus par le groupe palestinien, il pourrait être nécessaire de négocier, pour la première fois, la libération d’au moins quelques hommes.

Le Hamas et le Djihad islamique ont libéré mardi 12 otages supplémentaires, dix citoyens israéliens et deux ressortissants thaïlandais. Cela porte à 81 le nombre d’otages libérés parmi les quelque 240 personnes enlevées par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre dans le sud d’Israël qui a fait 1.200 morts, selon les autorités israéliennes.

Des personnes tiennent un drapeau israélien alors qu’un hélicoptère transportant des otages libérés dans le cadre d’un accord d’échange d’otages et de prisonniers entre le Hamas et Israël arrive au centre médical Sheba à Ramat Gan, district de Tel Aviv, Israël. /Photo prise le 28 novembre 2023/REUTERS/Athit Perawongmetha

En réponse à l’attaque du Hamas, Israël a mené une campagne de bombardements dans la bande de Gaza, où elle a ensuite lancé une offensive terrestre. Plus de 15.000 Palestiniens ont été tués depuis lors, selon les autorités locales, tandis que des centaines de milliers de personnes ont été déplacées.

Des otages libérés dans le cadre de l’accord d’échange d’otages et de prisonniers entre le Hamas et Israël sont transportés dans une ambulance au centre médical Sheba à Ramat Gan, dans le district de Tel-Aviv, en Israël. /Photo prise le 28 novembre 2023/REUTERS/Athit Perawongmetha

Israël a de son côté libéré mardi soir 30 détenus palestiniens de la prison israélienne d’Ofer, en Cisjordanie occupée, et d’un centre de détention de Jérusalem. Cela porte à 180 le nombre total de détenus palestiniens libérés dans le cadre de la trêve.

Le Qatar a accueilli mardi des responsables du renseignement israélien et américain. Ils ont étudié les éléments qui permettraient de faire évoluer l’accord de trêve et ont également discuté des moyens de parvenir à un cessez-le-feu de plus longue durée, a déclaré une source au fait de la question.

Israël et le Hamas discutent actuellement en interne des idées avancées lors de la réunion, a ajouté la source.

Par ailleurs, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont appelé mardi, dans une déclaration commune, à une prolongation du cessez-le-feu et à une augmentation de l’aide humanitaire acheminée dans l’enclave palestinienne.

L’OMS ALERTE SUR UNE AUGMENTATION DES DÉCÈS DUS AUX MALADIES À GAZA

La trêve a offert un premier répit à Gaza, après sept semaines de combats et de bombardements qui ont réduit à l’état de ruines une grande partie de l’enclave palestinienne.

L’accord conclu entre Israël et le Hamas devait expirer dans la nuit de mardi à mercredi, mais les deux parties ont accepté de le prolonger afin de permettre la libération d’un plus grand nombre de personnes.

L’offensive lancée par Israël en réponse à l’attaque du 7 octobre a entraîné l’effondrement du système de santé dans la bande Gaza, en particulier dans le nord, où aucun hôpital ne fonctionne plus.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé que les maladies pourraient bientôt provoquer plus de décès parmi la population de Gaza que les bombardements, indiquant que nombre d’habitants n’avaient pas accès aux médicaments, aux vaccins, à l’eau potable ou la nourriture.

“La situation humanitaire est dramatique. Dans le même temps, nous souhaitons la libération de tous les otages qui, selon nous, doit être inconditionnelle et immédiate. Mais nous avons besoin d’un cessez-le-feu humanitaire à Gaza maintenant”, a déclaré mardi le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

La trêve temporaire a permis l’entrée d’environ 800 camions transportant de l’aide dans la bande de Gaza.

Le directeur des Affaires humanitaires de l’Onu, Martin Griffiths, doit se rendre mercredi à Amman, en Jordanie, pour discuter de l’ouverture du point de passage de Kerem Shalom, en Israël, afin de permettre l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.

Situé à l’intersection d’Israël, de la bande de Gaza et de l’Egypte, le point de passage de Kerem Shalom permettait l’entrée de plus de 60% de l’aide destinée à Gaza avant le début du conflit.

L’aide destinée à Gaza transite actuellement par le poste frontalier de Rafah, situé à la frontière avec l’Egypte, conçu pour le passage de piétons.

(Reportage Nidal al-Mughrabi au Caire, Mohammed Salem et Roleen Tafakji à Gaza, Henriette Chacar et Dan Williams à Jérusalem, Ali Sawafta à Ramallah, Steve Holland et les rédactions de Reuters, rédigé par Cynthia Osterman; version française Camille Raynaud)