Il y a 80 ans, la rafle d’Izieu : Samuel Pintel, qui a échappé à l’horreur de 1944, se souvient avec émotion

Izieu (Ain), le 4 avril 2024. Samuel Pintel est le dernier enfant à avoir quitté la colonie d’Izieu avant la rafle des Allemands. PhotoPQR/Le Dauphiné Libéré/Bertrand Riotord

Dernier enfant à avoir quitté la maison d’Izieu sain et sauf avant la rafle du 6 avril 1944, Samuel Pintel, 87 ans, entend encore les rires de ses petits camarades quand il retourne dans l’ancienne colonie, transformée il y a 30 ans en musée mémorial.

L’émotion est forte quand il redécouvre les lettres, dessins, photos montrés aux près de 40 000 touristes et scolaires qui viennent toute l’année faire leur devoir de mémoire ici dans le Bugey, entre Lyon et Chambéry. Il y a 80 ans cette année, 44 enfants juifs et sept adultes avaient été arrêtés, déportés et tués.

Des célébrations en présence d’Emmanuel Macron

Au fil des pièces de cette grande maison de maître, les visiteurs pénètrent dans le réfectoire, la salle de classe, le dortoir des enfants. Samuel était l’un d’eux. Dimanche, pour les célébrations du 80e anniversaire de la rafle, ils étaient sept anciens pensionnaires à avoir fait le déplacement, en présence d’Emmanuel Macron.

En avant-première, ils ont pu découvrir un film-documentaire événement de 52 minutes « Sabine Zlatin ou l’impossible oubli », portrait de la fondatrice de la maison d’Izieu, qui sera dévoilé le 18 avril sur la plate-forme France TV et les antennes régionales de France 3.

Samuel Pintel, qui vient de publier un premier livre « C’est l’enfant d’Izieu », chez Harper Collins, s’interroge encore aujourd’hui sur son incroyable destinée, lui qui avait 6 ans lorsqu’il a été placé à Izieu. « J’ai eu une chance insolante ! Mon père a été fait prisonnier de guerre, ma mère déportée. Pourquoi ces enfants et pas moi ? »