femmes plus touchées par Alzheimer
En France, 900 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer, pathologie neurodégénérative dont le symptôme le plus courant est la perte de mémoire.
Et les femmes sont doublement concernées : deux femmes seraient atteintes pour un homme, selon la Fondation Alzheimer.
Alors que les chercheur.euses expliquaient jusqu’ici cette sur-représentation féminine par le fait que ces dernières vivent plus longtemps, deux nouvelles études viennent peut-être de contrecarrer cette hypothèse.
Les recherches ont été publiées dans la revue Scientific Reports le 21 janvier 2024 et dans Molecular Neurodegeneration le 17 février 2024.
Alzheimer : les œstrogènes comme “moteur des changements”
Et si les différences entre les sexes en matière de risques de développer la maladie d’Alzheimer n’était pas seulement liées à l’âge mais s’expliquaient aussi par le microbiote intestinal et la production d’œstrogènes ?
C’est ce que pensent avoir découvert des chercheur.euses de l’Université de Chicago (États-Unis). Pour obtenir ces résultats, les scientifiques américain.es se sont appuyé.es sur l’étude de souris mâles et femelles malades, analysant comment les rongeurs répondaient différemment à la maladie.
Pour cela, Piyali Saha, première auteure de l’étude, explique avoir retiré les ovaires de l’échantillon féminin et donc stoppé la production d’œstrogènes. Elle a alors observé que les marqueurs d’Alzheimer avaient baissé. Pour confirmer les résultats, la chercheuse a donné de l’estradiol aux rongeurs, augmentant ainsi les niveaux d’hormones : les marqueurs de la pathologie sont réapparus.
“L’œstrogène semble être le moteur des changements que nous observons dans la pathologie de la maladie d’Alzheimer […] Ces preuves suggèrent que la thérapie de remplacement des œstrogènes [pendant la ménopause, ndlr] n’est pas la bonne chose à faire. Nous voyons dans la présente étude que les niveaux d’œstrogènes ont toujours un impact sur les dépôts amyloïdes. Si vous supprimez la source d’œstrogène chez la souris à un stade très précoce, le dépôt amyloïde disparaît. C’est assez remarquable”, a déclaré Sangram Sisodia, co-auteure.
Des hormones qui affectent le microbiote intestinal
Et c’est en agissant sur le microbiote intestinal que les œstrogènes auraient cet effet.
“Nous savons aussi que le microbiome est en train de changer. Il y a donc une diaphonie entre les deux”, a ajouté Sangram Sisodia. En effet, “il se peut que les œstrogènes affectent la composition et l’abondance de certains types de bactéries, ce qui modifie à son tour les métabolites et les enzymes qu’ils produisent et qui ont un impact supplémentaire sur le fonctionnement du cerveau”, relate le communiqué de presse.
En effet, dans la seconde étude, les scientifiques ont découvert l’implication potentielle de la flore intestinale dans la survenue de la maladie. Après avoir donné aux rongeurs un médicament à l’étude, l’équipe a constaté des évolutions positives mais uniquement chez les souris mâles.
Elle a noté “des changements significatifs dans la composition et l’abondance de plusieurs types de bactéries intestinales chez les souris mâles, mais moins de changements dans le microbiome des souris femelles”, peut-on lire.
De nouvelles recherches devront venir expliquer ces résultats et l’implication du microbiote et des hormones dans la pathologie neurologique. “Si nous pouvons identifier certaines molécules cibles impliquées dans cette cascade biologique du métabolisme des œstrogènes, nous pourrons peut-être développer un médicament pour atténuer les effets. Je pense que c’est potentiellement une excellente avenue thérapeutique, au moins pour 50 % de la population”, a conclu la chercheuse Sangram Sisodia.
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