Fièvre de Lassa : faut-il craindre une vague épidémique en France ?
Le risque épidémique en France est «proche de zéro» estiment les spécialistes
Alors qu’un cas de fièvre de Lassa a été détecté jeudi 2 mai dans l’Hexagone, relate le ministère de la Santé, quel risque épidémiologique fait peser ce virus en France ?
Le ministère de la Santé a annoncé jeudi qu’un patient hospitalisé à l’hôpital militaire Bégin, à Saint-Mandé dans le Val-de-Marne, un militaire rentré de l’étranger, avait été confirmé comme malade de la fièvre de Lassa, une fièvre hémorragique virale dont le virus est endémique dans certains pays d’Afrique. À ce titre, nos collègues de La Dépêche ont interrogé le professeur Christophe Rapp, spécialiste des maladies infectieuses à l’hôpital américain de Paris à Neuilly, sur le risque épidémique que pourrait potentiellement causer ce virus.
Le professeur explique que la fièvre de Lassa est classée parmi les fièvres hémorragiques virales, similaire à Ebola, circulant largement au Nigeria et dans les pays voisins, principalement transmise par le rat mastomys en raison de mauvaise gestion des déchets. Si c’est la première fois que ce virus est détecté en France, Christophe Rapp rappelle que l’on identifie un cas en Europe «tous les deux ans environ». De manière générale, il s’agit du quatrième cas de fièvre hémorragique identifié en France après un cas de fièvre de Crimée-Congo et deux cas d’Ebola en 2014.
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Christophe Rapp estime que la France est prête à faire face à cette situation, notamment grâce à des plans de gestion des fièvres hémorragiques et une surveillance efficace. «Les services d’infectiologie et d’urgence connaissent la prise en charge, et savent dépister, isoler, traiter et alerter. C’est ce qu’il s’est passé ces derniers jours avec ce cas importé», explique-t-il. Toutefois, la difficulté réside dans la sensibilisation des praticiens des villes à cette maladie moins connue mais contagieuse.
Difficile à diagnostiquer
Les risques principaux concernent la transmission nosocomiale, mais la complexité du diagnostic peut retarder l’isolement des patients, exposant ainsi lessoignants. Une enquête épidémiologiste est nécessaire pour surveiller les cas contacts. Du fait de symptômes «non spécifiques» ressemblant à ceux de la grippe ou du paludisme, la fièvre de Lassa est difficile à détecter, juge le professeur. «L’interrogatoire sur les modalités du voyage» reste le meilleur moyen d’établir un diagnostic précis, indique Christophe Rapp.
Le professeur conclut en rappelant que la fièvre de Lassa ne se transmet pas par voie respiratoire, mais uniquement par contact avec les fluides du patient. Le risque épidémique en France est «proche de zéro». «Ça ne sera jamais une épidémie comme le Covid-19», assure-t-il.
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