A l’issue d’une période d’injections régulières sur 16 à 20 semaines, 67% des patients ayant effectivement reçu l’omalizumab ont par exemple toléré une dose de 600 mg de cacahuètes. (Illustration) LP / Jean-Baptiste Quentin
Une avancée pour les allergies alimentaires. Une étude publiée dimanche le New England Journal of Medicine révèle que le Xolair, un médicament déjà connu et utilisé pour le traitement de l’asthme, est efficace pour prévenir des réactions allergiques liées à plusieurs aliments. L’agence américaine du médicament (FDA) a autorisé le 16 février ce traitement pour cet usage spécifique et pour les adultes et les enfants de plus d’un an.
Les patients impliqués dans l’étude qui ont bénéficié du traitement, 177 enfants âgés de 1 à 17 ans et tous allergiques, ont pu constater une croissance importante de leur tolérance à des produits alimentaires comme les cacahuètes, les noix, les œufs, le lait et le blé.
Ces résultats montrent qu’un tel traitement « peut faire baisser de manière importante l’apparition de réactions allergiques sur plusieurs aliments en cas d’exposition accidentelle », a déclaré Robert Wood, le principal auteur de l’étude, dans un communiqué diffusé par Roche. Le géant pharmaceutique suisse possède le laboratoire californien Genentech, à qui la FDA a donné l’autorisation, et codistribue le Xolair avec Novartis aux États-Unis.
Des injections régulières pendant plusieurs semaines
L’omalizumab, le nom scientifique du Xolair, est un anticorps monoclonal qui permet de bloquer l’action des anticorps à l’origine des réactions allergiques. À l’issue d’une période d’injections régulières sur 16 à 20 semaines, 67 % des patients ayant effectivement reçu l’omalizumab ont par exemple toléré une dose de 600 mg de cacahuètes, contre seulement 7 % des patients ayant reçu le placebo, révèle cette étude, financée par le ministère américain de la Santé.
Si ces résultats sont encourageants, ils ne doivent pas laisser penser que les bénéficiaires pourraient reprendre la consommation des allergènes, insiste la FDA, le but étant uniquement de réduire la réaction en cas d’ingestion accidentelle. Le Xolair est considéré comme sûr, les principaux effets secondaires associés étant de la fièvre et une réaction au point d’injection, note-t-elle encore. Autorisé en 2003 contre l’asthme, le Xolair l’a depuis été aussi pour le traitement de l’urticaire chronique spontanée.
Cette découverture intervient à l’heure où les allergies alimentaires préoccupent de plus en plus dans le pays. Elles concernent quelque 2 % des adultes et « entre 4 et 8 % » des enfants aux États-Unis, peut-on lire sur le site Internet de Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC). Ces allergies alimentaires sont à l’origine de quelque 30 000 entrées aux urgences et 150 morts chaque année dans le pays, selon les autorités.
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