Face à l’afflux de vacanciers, les Français sont-ils devenus « tourismophobes » ?
Dans les stations balnéaires, un enjeu des politiques publiques est de garantir une entente cordiale entre habitants à l’année et touristes.
Dans le jargon, on parle « d’acceptabilité touristique » : en clair, il s’agit d’éviter le rejet des vacanciers, de garantir de bonnes relations entre les touristes et les résidents à l’année. Pour l’heure, une grande majorité de Français voit plus davantage que d’inconvénients à l’activité touristique.
«Â Je n’ai plus de place pour me garer. » « L’été, je ne vais pas au marché, il y a trop de monde. » Ce genre de commentaires est fréquent dans la bouche des (chanceux) résidents à l’année du bord de mer. Et encore plus sur les réseaux sociaux. Mais selon une étude de l’Agence de développement touristique Atout France, la « tourismophobie » est, en réalité, très faible en France : 6 % des résidents français selon ce rapport de juillet 2023. « Elle est toutefois supérieure de deux points à la moyenne européenne », nuance Atout France. « Si ce score reste très faible, il doit être pris en considération car cela pourrait devenir un frein au développement du tourisme, particulièrement dans les zones très fréquentées où la proportion de tourismophobes monte à 9 %. »
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Les nuisances associées au tourisme sont plus fortes pour les résidents du littoral que pour ceux de la montagne. Parmi les plus régulièrement citées : les difficultés de stationnement, la circulation, la foule, le bruit et l’augmentation des prix de l’immobilier.
Transformer les offices de tourisme
À l’inverse, 74 % des Français considèrent que le tourisme a autant ou plus de conséquences positives que négatives ; sept résidents sur dix le perçoivent comme ayant un impact positif sur l’économie et l’emploi. Une majorité pense, enfin, qu’il influence favorablement l’offre d’activités culturelles et de loisirs ainsi que la préservation du patrimoine historique. « Pour renforcer l’acceptabilité, il faut associer davantage les habitants à l’élaboration de la stratégie touristique, des formations sur cette question sont proposées aux gestionnaires de sites et aux collectivités, indique à Ouest-France la Direction générale des entreprises (DGE), au sein du ministère de l’Économie et des Finances. Dans certaines villes françaises, on innove aussi en transformant les offices de tourisme en comptoirs locaux, de manière à en faire des endroits ouverts aux habitants, des lieux d’échanges et de promotion des savoir-faire locaux auprès des touristes. »