Européennes 2024 : le petit coup de pression d’Emmanuel Macron à Gabriel Attal
Européennes 2024 : le petit coup de pression d’Emmanuel Macron à Gabriel Attal
Quel doit être le rôle de Gabriel Attal dans la campagne des élections européennes du 9 juin prochain ? Pour Emmanuel Macron, la réponse ne fait aucun doute : il souhaite que le chef de son gouvernement « s’engage au maximum », a-t-il tranché, dans une interview donnée à La Tribune Dimanche et La Provence, ce dimanche 5 mai.
À l’instar de son gouvernement, il veut voir son Premier ministre dans des débats, des meetings, en allant sur le terrain. « C’est ce que je lui ai demandé », affirme le chef d’État. La semaine passée déjà, en privé, il avait enjoint Gabriel Attal de s’engager davantage, lui demandant notamment, selon un proche, d’accepter de débattre face à Jordan Bardella, candidat du Rassemblement national.
À LIRE AUSSI Européennes 2024 : vers un croisement des courbes entre Glucksmann et Hayer ? Loin d’être mécontent de son Premier ministre, Emmanuel Macron a souligné que Gabriel Attal s’est engagé « sur tous les chantiers sur lesquels [il] lui [a] demandé d’avancer ». « Il est à l’action, au combat avec les qualités qui sont les siennes, que je lui connais et pour lesquelles, d’ailleurs, j’ai décidé de le nommer à ce poste », affirme-t-il encore.
Un RN fort car « il ne gouverne pas »
Cette invitation intervient à un peu plus d’un mois des européennes, alors que la tête de liste de la majorité Valérie Hayer est à la peine dans les sondages (16,5 %), talonnée par le candidat PS-Place publique Raphaël Glucksmann (12 %). Le président du Rassemblement national est crédité de 32 % des intentions de vote dans le sondage Elabe pour La Tribune Dimanche et BFMTV.
L’écart s’est donc encore allongé entre le candidat d’extrême droite et celle de la majorité présidentielle. Mais comment expliquer cette dynamique ? Si le RN est si haut, c’est « parce qu’il ne gouverne pas et qu’il ne dit rien », croit savoir Emmanuel Macron. « Il s’adapte à l’esprit du moment et aux sondages », ne prononçant, par exemple, « plus un mot » sur la sortie de l’euro. « Ils sont perclus d’incohérence. Ils changent de visage en permanence. Un jour le Frexit, un autre le maintien dans l’Union », a-t-il cinglé. « Agréger les colères, ce n’est jamais proposer un programme ou dessiner un avenir », assène-t-il encore.
À LIRE AUSSI La drôle de non-campagne de Jordan BardellaInterrogé sur les éventuelles conclusions nationales qu’il pourrait tirer du scrutin, alors que le RN a demandé à plusieurs reprises une dissolution s’il gagne les élections, Emmanuel Macron évacue : « C’est l’élection des députés européens. La conclusion sera donc d’abord européenne. » « Ce qui m’importe, c’est qu’on ait un agenda européen le plus ambitieux possible parce que nous en avons besoin », dit-il en promettant de « [s’]impliquer ».