Présidentielle américaine : Joe Biden sanctionné pour sa politique pro-israélienne dans le Michigan

Présidentielle américaine : Joe Biden sanctionné pour sa politique pro-israélienne dans le Michigan

Le Michigan a parlé. Lors de la primaire démocrate dans cet État des Grands Lacs, traditionnel pivot de l’élection présidentielle, Joe Biden s’est imposé haut la main avec 81 % des suffrages, mais la vérité se lisait entre les lignes : plus de 75 000 votes lui ont échappé, adressés à un hypothétique « non engagé », soit l’équivalent d’un vote blanc.

Ces électeurs, fort mécontents de la politique de soutien de l’Administration Biden à Israël dans la guerre en cours contre le Hamas, entendaient prononcer un ultime avertissement avant le scrutin final du 5 novembre : si rien n’est fait pour changer de posture et imposer un cessez-le-feu immédiat à Gaza, ils se refuseront de voter pour le président sortant, dans un État où les marges finales se jouent parfois à 10000 voix près – comme en 2016 entre Hillary Clinton, battue par Donald Trump d’un souffle dans cette région industrieuse et historiquement de gauche, mais aujourd’hui à forte population musulmane et arabe. En 2020, Biden s’était imposé de 150 000 voix, toujours contre le même rival, mais les marges semblent s’être resserrées en quatre ans.

Faux pas interdit

Face à l’inoxydable Trump, qui compte quelques points d’avance sur lui dans les sondages, Joe Biden ne peut se permettre une telle hémorragie dans le Midwest, alors que le vote arabe avait joué un rôle décisif dans sa victoire en 2020.

Un collectif baptisé « Listen to Michigan » (écoutez le Michigan), déterminé à asséner un « message puissant et sans équivoque » selon lequel le financement et le soutien de la guerre à Gaza sont « en contradiction avec les valeurs du Parti démocrate », espérait marquer les esprits en drainant au moins 10000 voix. Il a réussi au-delà des espérances de ses fondateurs, en obtenant un score cinq fois supérieur. « Le président Biden finance les bombes qui tombent sur des proches de familles vivant ici-même dans le Michigan, des gens qui ont voté pour lui et qui se sentent complètement trahis », a expliqué l’une d’entre eux, Layla Elabed.