Espagne: le prix national de la tauromachie supprimé par le gouvernement
Corrida à Pampelune, en juillet 2015 (image d’illustration).
Nouvelle « bronca » en Espagne autour – cette fois – de la tauromachie. Le ministre de la Culture, Ernest Urtasun, ouvertement anti-corrida, a annoncé la suppression du prix national de la tauromachie doté de 30 000 euros. La droite et les aficionados des corridas sont en colère.
Avec notre correspondant en Espagne, François Musseau
«Ã‚ Il ne nous semblait pas pertinent en 2024 en Espagne de maintenir un prix qui récompense une forme de maltraitance animale alors qu’une majorité d’Espagnols s’inquiète de plus en plus du bien-être animal et n’appuie pas cette activité » : c’est ainsi qu’Ernest Urtasun, le tout nouveau ministre de la Culture issu de la gauche radicale a justifie l’annulation d’un prix prestigieux, le prix national de tauromachie.
Un bien immatériel national ?
Ce prix récompense depuis 2013 un torero méritant. Le prix est doté de 30 000 euros et il a son équivalent pour les beaux-arts, le théâtre, ou la musique. Cette décision est symboliquement très mal vécue par la droite, qui défend la corrida comme un bien immatériel national, et, aussi, bien sûr, par les collectifs taurins.
Affaiblissement du monde taurin
À Valence, gouvernée par la droite, l’exécutif va créer – en réaction – un nouveau prix. Ailleurs, on crie à une atteinte à cette tradition espagnole si emblématique. Cette suppression reflète le rejet croissant de la gauche contre « une pratique sadique et insupportable », indiquent ses adversaires. Elle a lieu alors que le monde taurin est de plus en plus faible. Le nombre de spectacles a diminué par trois depuis 2016, et seule 2% de la population espagnole a assisté en 2023 à ce genre de festivités.
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