Épidémie de grippe aviaire : « le risque, c’est vraiment le porc », alerte la présidente du Covars
Des porcs et des cochons d’élevage à Etaules (Côte d’Or), le 23 février 2021. (Illustration) LP/Olivier Corsan
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’était dite inquiète le mois dernier, face à la propagation alors croissante de la souche H5N1 de la grippe aviaire à de nouvelles espèces, y compris les humains. Un homme avait ainsi été contaminé par un bovin aux États-Unis.
«Ã‚ Ce qui est vraiment inquiétant, et ce qui peut favoriser une épidémie humaine, c’est le passage du virus actuellement présent chez les oiseaux et maintenant chez les vaches, aux cochons. Le risque, c’est vraiment le porc », a alerté àce sujet ce vendredi la présidente du Covars (Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires) Brigitte Autran au micro d’Europe 1, selon des propos rapportés par cette radio.
« Pas de transmission interhumaine à ce jour »
D’après elle, « dans le porc ou le cochon, il peut y avoir plusieurs virus de grippe présents en même temps qui vont produire ce qu’on appelle dans notre jargon une recombinaison, avec une capacité de modification du virus qui pourrait devenir hautement transmissible à l’homme ». Toutefois rassure Brigitte Autran, « il n’y a pas de transmission interhumaine à ce jour, et il n’y en a pas eu depuis 20 ans qu’on connaît ce virus ».
Entre 2003 et le 1er avril 2024, l’OMS a déclaré avoir enregistré un total de 889 cas humains de grippe aviaire dans 23 pays, dont 463 décès, ce qui porte le taux de létalité à 52 %. La crainte est que le virus du H5N1, qui chez les personnes contaminées par leur contact avec des animaux infectés a démontré « un taux de mortalité extraordinairement élevé », s’adapte pour devenir capable de se transmettre d’humain à humain. Il n’y a pour l’heure aucune preuve d’une transmission d’humain à humain du H5N1.
Un enfant de neuf ans, porteur de la souche H5N1, est décédé de la grippe aviaire au Cambodge en février, après trois décès dans le même pays en 2023. Aux États-Unis, le patient avait montré « une rougeur des yeux (correspondant à une conjonctivite), comme seul symptôme », avaient précisé les autorités, ajoutant qu’il a été isolé et traité avec un médicament antiviral utilisé pour la grippe.
Le niveau de risque pour la grippe aviaire, qualifié de « modéré » depuis mi-mars, avait été abaissé à « négligeable » en France fin avril, après une saison où le virus a moins circulé et où les canards d’élevage ont été vaccinés.