Environnement. La première usine de biorecyclage de France bientôt sur pieds
Le procédé de Carbios extrait le plastique des déchets de mauvaise qualité.
Une enzyme extrait le plastique des déchets. La première pierre de cette usine au procédé original a été posée dans l’Est de la France.
La société Carbios basée à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), travaille sur le procédé depuis le début des années 2010. Et elle fait au moins aussi bien que ses concurrents, notamment américains. Grâce à une enzyme (une protéine) mélangée aux déchets, la quasi-totalité du plastique de type PET est récupérée. Celui-ci, utilisé dans de très nombreux domaines (bouteilles, barquettes…) peut alors être recyclé.
Avec ce processus, pour « une tonne de déchets préparés avec un kilo d’enzyme, on sort 90 % de matériau », assure le directeur-général Emmanuel Ladent. La qualité du déchet entrant ne nous intéresse pas, on cherche même des déchets médiocres. Tout ce que les autres ne recyclent pas ». C’est le critère pour que ce recyclage soit économiquement et écologiquement utile, en empêchant que ces déchets soient enfouis ou incinérés. Une filière dédiée au textile, parfois composé de polyester et très peu recyclé, est également prévue.
Une nouvelle usine en Meurthe-et-Moselle
La start-up vient de poser de la première pierre d’une usine utilisant son procédé, qu’elle souhaite commercialiser mondialement. « La première usine de biorecyclage au monde sera tricolore », avait salué sur le réseau social LinkedIn le président français Emmanuel Macron mercredi 24 avril 2024, qualifiant le procédé de « révolution technologique ».
L’usine va être construite à Longlaville (Meurthe-et-Moselle), à deux pas de la Belgique et du Luxembourg. Implantée sur un terrain de 13 hectares, elle permettra de traiter 50 000 tonnes de déchets par an, récoltés dans un rayon de 300 kilomètres.
L’investissement, chiffré à 230 millions d’euros en juin 2023, est en partie financé par l’État et la région Grand Est. L’usine devrait pouvoir fonctionner à plein régime en 2026.