EN DIRECT - JO de Paris 2024 : Zinédine Zidane pressenti pour embraser le chaudron olympique à Marseille
En résumé :
- La flamme olympique des JO de Paris 2024 arrive sur le sol français à 79 jours de la cérémonie d’ouverture. Le comité d’organisation et le gouvernement misent sur cet événement pour raviver un enthousiasme olympique qui tarde à se matérialiser en France.
- Défilé maritime, spectacles, happenings, concerts : la journée doit être marquée par une série de festivités près du Vieux-Port de Marseille, totalement bouclé pour l’occasion. Emmanuel Macron assistera à la cérémonie aux côtés du président du comité d’organisation, Tony Estanguet.
- Pendant 69 jours, le relais de la flamme olympique va circuler de torche en torche sur 12 000 kilomètres, traversant 65 territoires, dont six DOM-TOM, et plus de 400 villes et villages.
A bord de la flottille qui accompagne le Belem. 14:40. C’est l’heure pour Vincent de décrocher, le temps de ramener son bateau au port dans l’horaire imparti. Le Belem part au large du Frioul, où il va patienter jusqu’à 19 heures avant de faire son entrée officielle dans le Vieux-Port. Romane et Elio se sont endormis depuis longtemps, les kite surfeurs font des chenilles dans la rade où, malgré le joyeux bordel, aucune collision n’est à déplorer jusqu’ici. «Un exploit olympique ! se marre Marine. Mais la journée n’est pas terminée.» Par Stéphanie Harounyan
Une flamme «d’unité» ? Pour Amélie Oudéa-Castéra, cette parade maritime et l’arrivée de la flamme en France, «c’est un peu le vrai coup d’envoi de nos Jeux Olympiques, ça doit créer un moment d’unité». Force est de constater que pour l’instant, l’enthousiasme des Français est timoré. Selon un sondage de l’institut Elabe pour BFMTV publié mardi soir, c’est toujours l’indifférence qui prévaut avant les Jeux de Paris (46%, -2), avant le scepticisme scepticisme 30% (-2) puis l’enthousiasme (24%, +4). «Il faut qu’on ouvre les Jeux en grand et qu’on les vive pleinement désormais, a insisté la ministre des Sports invitée sur France 2. Ça y est, la fête est là.»
A bord de la flottille qui accompagne le Belem. 14 heures. Filant devant l’île Maïre, le Belem a enfin sorti les voiles. Autour de lui, quelques bateaux traditionnels en font autant. Plusieurs kite-surfeurs ont aussi rejoint la mer. Certaines embarcations font demi-tour: les timings de retour au port étant très précis, impossible de rater son créneau. Il faut quitter le spectacle. Par Stéphanie Harounyan.
Toutes sortes d’embarcations ont accompagné le Belem mercredi matin, dans la rade de Marseille, dont des kite-surfs.
Une armada de sécurité autour du Belem. Une quarantaine de bateaux des douanes, des marins-pompiers, de la Marine nationale et de la gendarmerie, avec 360 personnes à bord, sont chargés de sécuriser ce rassemblement nautique exceptionnel. Au plus proche du trois-mâts, des bateaux pneumatiques créent une «bulle» sécuritaire. «Ecartez-vous !», «Passez derrière !» : muni d’un mégaphone, un officier de la gendarmerie donne ses ordres pour empêcher les plaisanciers de trop s’approcher. Petit à petit, l’armada se rabat et se met en place à l’arrière du grand voilier, guidé par une vedette rouge des marins-pompiers. Les opérations sont dirigées par la préfecture maritime, depuis un centre de commandement où les officiers des différents corps de sécurité peuvent observer le ballet des bateaux sur des écrans et par une grande baie vitrée. Le «dispositif secours-santé repose sur neuf bateaux, dont quatre armés par les pompiers de Marseille», explique le lieutenant des marins-pompiers Thomas à bord d’une de ces vedettes.
L’équipage du Belem impressionné. «C’est la folie depuis ce matin. J’aperçois les côtes marseillaises, c’est incroyable de retrouver ma ville, mon peuple, ma famille, avec tous ces bateaux qui nous accompagnent», s’enthousiasme Yassine Nassah, 19 ans, à bord du Belem, le trois-mâts de 58 mètres qui ramène la flamme olympique depuis la Grèce. «On va hisser quelques voiles tout à l’heure. Pour le moment, je me contente de contempler», explique le jeune étudiant en comptabilité marseillais, sélectionné par la Caisse d’Epargne comme «éclaireur» pour accompagner le navire construit à Nantes en 1896, et qui a désormais envie de «visiter le monde» après cette expérience maritime et olympique.
Sur les rochers, les Marseillais se sont installés pour assister à la parade maritime.
Zinédine Zidane pour allumer le chaudron ? Qui d’autre que lui, l’enfant de la Castellane ? Selon une information de L’Equipe, «Zizou» devrait être le troisième relayeur en charge d’embraser le chaudron sur le Vieux-Port. Des trois personnes qui porteront la flamme après l’accostage du Belem jusqu’à la vasque, seul le nom du nageur Florent Manaudou avait filtré jusqu’ici. Le champion du monde 1998 devrait arriver cagoulé avant de révéler son visage au dernier moment, selon le quotidien.
Vincent, sur son voilier de 8 mètres. Ce Marseillais que suit Libération participe avec son bateau à la grande parade accompagnant l’entrée du Belem dans la rade.
CMA-CGM à fond la com’. Belle journée de pub en prévision pour CMA-CGM. En plus de squatter la rade de Marseille avec son porte-conteneurs Greenland au logo Paris 2024, l’armateur accueille Emmanuel Macron à 15 heures pour l’inauguration de son centre de formation «Tangram». Le bâtiment dessiné par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, truffé de gadgets technologiques dont un photogénique robot-chien, est le bébé de Rodolphe Saade, aux commandes du groupe familial depuis 2017. La venue du Président lui donne un coup de projecteur qui peut aussi être vu comme un échange de bonnes manières, tant les médias contrôlés par l’armateur caressent l’Elysée dans le sens du poil. Par Jean-Baptiste Daoulas.
A bord de la flottille qui accompagne le Belem. 12:56. Le Belem fait désormais route en solo vers le Sud, en passant par la Marina olympique, où se dérouleront les épreuves de voile des JO. Vincent, avec les autres bateaux du cortège, bifurque lui vers le château d’If, où ils attendront avant de récupérer le trois-mâts dans son parcours. Le long du littoral, des petits groupes de Marseillais se sont positionnés pour admirer le spectacle. Par Stéphanie Harounyan.
Demandez le programme. La parade maritime doit durer jusqu’en fin d’après-midi. Ensuite, ce sera, 19 heures : entrée du Belem dans le Vieux-Port, 19 heures 10 : démonstration de la Patrouille de France qui doit tracer dans le ciel les anneaux olympiques. 19 heures 39 : descente de Florent Manaudou, premier porteur de la flamme sur le sol français et 19 heures 44 : allumage du chaudron olympique. Pour l’instant, on ignore qui tiendra ce rôle. La journée se terminera par un concert de Soprano et Alonzo.
D’une flamme à l’autre. Emmanuel Macron a ravivé mercredi la flamme du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe à Paris pour célébrer le 79e anniversaire de l’Armistice de 1945 mettant fin à la Seconde Guerre mondiale, avant de s’envoler pour Marseille pour accueillir une autre flamme, olympique celle-là. Le président s’est incliné devant la statue du Général de Gaulle, sur les Champs-Élysées, avant de remonter l’avenue à bord de sa voiture, accompagné par la Garde républicaine à cheval. Il a ensuite longuement salué d’anciens combattants et s’est offert une séance de selfies avec des spectateurs installés en tribune.
A bord de la flottille qui accompagne le Belem. 12:19. La nuée de bateaux s’est enfin disciplinée, mais Vincent ne relâche pas sa vigilance à la barre. Il faut éviter le tape-cul avec les bateaux à moteurs qui accélèrent et ralentissent d’un coup. Le Belem, lui, trace désormais vers la rade sud, en tête de cortège. Là-bas l’attendent d’autres bateaux. «Le Belem et la Belle Boule, c’est trop lent», dit un marin à la radio, qui veut éviter le retour des bouchons. Par Stéphanie Harounyan.
Et un thème olympique, un ! Un air à la tonalité parfois épique et évoquant la French Touch : le thème musical officiel des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, intitulé «Parade», a été dévoilé mercredi à l’arrivée de la flamme à Marseille. Cet air devait être joué en direct par l’orchestre de Marseille depuis le Palais du Pharo.
Un navire sous haute sécurité. A bord du Belem, où a pu monter un photographe de l’AFP, les jeunes équipiers saluent depuis le pont, sourire aux lèvres, l’armada de plaisanciers et la foule dense présente sur une plage au loin, sous le viaduc de Corbières, dans le quartier populaire de l’Estaque qui a inspiré de grands peintres comme Cézanne ou Braque. Le Belem est comme dans une bulle, protégé par des bateaux du dispositif de sécurité. Une quarantaine de bateaux des autorités françaises sont mobilisés pour veiller au bon déroulement de cette grande parade.
En mer comme au sol, la flamme olympique est sous haute surveillance. Au totale, 6 000 policiers et gendarmes sont mobilisé pour la journée à Marseille pour assurer une sécurité terrestre, nautique, subaquatique, mais aussi aérienne avec un Rafale et un Awacs.
Et sinon ? Une cérémonie de clôture avec Tom Cruise ? Une cérémonie de clôture à la sauce hollywoodienne ? C’est ce que laisse entendre RMC Sport ce mercredi, qui révèle que Tom Cruise devrait faire partie du spectacle de fin des JO le 11 août à Paris. L’acteur a été aperçu ces derniers jours dans les rues de Paris circulant à vive allure à moto près de la Tour Eiffel. Tout le monde a pensé au tournage du futur Mission Impossible 8. Sauf que selon RMC sport, l’affaire est toute autre : Tom Cruise préparerait en réalité des scènes en vue de la cérémonie de clôture des Jeux. La tradition veut en effet qu’un segment du show final soit réservé à la future ville-hôte, et il semble que Los Angeles ait pensé à l’un des visages les plus célèbres d’Hollywood. En 2004, Tom Cruise avait porté la flamme… à Los Angeles juste avant le début des Jeux d’Athènes.
L’équipage du Belem a pris la mer le 27 avril à Athènes avec sa passagère, la flamme olympique.
A bord de la flottille qui accompagne le Belem. Au large de Marseille, c’est comme un vaste embouteillage sur mer, avec klaxons et marins énervés par les queues de poissons de leur voisin. Mais le spectacle du Belem traçant vers la rade Sud de Marseille vaut largement le bouchon. Sur le pont du trois-mâts, entouré de bateaux militaires, l’équipage s’est regroupé et fait des signes aux bateaux de la parade. Pour l’instant, pas de flamme en vue…
Sur le Vieux-Port, on s’affaire encore. Sur le Vieux-Port, où le chaudron olympique sera allumé pour la première fois à 19 heures 45 (17 h 45 GMT), des techniciens s’affairaient encore mercredi matin aux derniers préparatifs sous la surveillance d’un important dispositif policier. Florent Manaudou, champion olympique de natation en 2012, sera le premier porteur de la flamme, qui débarquera sur une piste d’athlétisme flottante installée pour l’occasion. «C’est parti, enfin ! C’est le début», a résumé mardi soir Tony Estanguet, le président du comité d’organisation des JO de Paris, de Marseille, devenue «le centre du monde», comme l’affichait fièrement son maire, Benoît Payan à la Une du quotidien La Provence mardi. Un milliard de téléspectateurs et 150 000 personnes sur place ainsi que quelque 1 500 journalistes du monde entier accrédités, devraient regarder la flamme débarquer.
Le Belem escorté de la rade nord à la rade sud de Marseille avant l’arrivée à terre de la flamme olympique, mercredi 8 mai 2024.
Concert de cornemuses et de klaxons en mer. La grande parade maritime prévue pour l’arrivée de la flamme olympique en France a débuté mercredi à 11 h 00, avec un millier de bateaux escortant le trois-mâts Belem en rade de Marseille, sous un soleil éclatant. Les embarcations ont fait sonner cornemuses, sirènes et klaxons pour célébrer l’arrivée de ce symbole olympique après 12 jours en mer depuis la Grèce.
A bord de la flottille qui va accompagner le Belem. 10:55. Belem en vue ! Le trois-mâts s’est posé dans la rade nord de Marseille, les voiles pour l’instant fermées. Autour de lui, les embarcations arrivent petit à petit. «Appel à tous les bateaux, vous devez absolument être dans la bulle de sécurité derrière le Belem», ordonne la radio. Vincent n’est pas encore en place, il met les gaz. Son fils Elio dort dans les bras de sa mère, il a encore le temps de finir sa sieste.
A bord de la flottille qui va accompagner le Belem. 10:15. Pour l’instant, mer calme, il n’y a pas foule sur l’eau… Vincent s’active sur le pont, hisse la grand-voile, un peu dépité quand même par la vue barrée par l’imposant porte-conteneurs CMA-CGM floqué Paris 2024, judicieusement placé en plein milieu de la rade… «Les bateaux traditions, vous me recevez», interroge la radio. Mais ils ne sont pas encore en vue. Plusieurs barquettes marseillaises traditionnelles vont également rejoindre le cortège marin, ainsi que les bateaux des écoles de voile, et même des paddles. Par Stéphanie Harounyan.
Le Groupe CMA CGM a positionné un porte-conteneurs au milieu de la rade histoire qu’on ne loupe pas l’info: il est partenaire officiel de Paris 2024. Mercredi, avant l’allumage de la vasque olympique, Emmanuel Macron inaugure un centre de formation de la CMA CGM à Marseille.
La flamme au large de Marseille. Après 12 jours de traversée de la Méditerranée depuis la Grèce, la flamme olympique est arrivée au large de Marseille mercredi matin, à bord du trois-mâts Belem. Peu après 8 heures, le mythique trois-mâts, ancienne gloire de la marine marchande, se trouvait encore au large de la rade de Marseille, au-delà des îles du Frioul et du phare du Planier, sur une mer calme et sous un soleil radieux.
A bord de la flottille qui va accompagner le Belem. Vincent, 43 ans, a mis sa casquette de marin acheté en Argentine. Il fait un soleil parfait, «il y a eu un peu de vent ces jours-ci donc ça va bouger un peu. C’est pour ça qu’ils autorisent de naviguer avec la grand-voile.» Cet hiver, le Marseillais a rempli son dossier via son club nautique pour participer à la grande parade accompagnant l’entrée du Belem dans la rade, avec son voilier de 8 mètres amarré sur le Vieux-Port. Joie, il fait partie des 1 024 bateaux retenus et a pu hisser le fanion olympique rouge, seul sésame autorisant les sorties en mer ce mercredi. A bord, son fils Elio, 3 ans et demi, sa compagne Marine et sa filleule Romane, 11 ans, en toge grecque, rapport à Olympie et aux jeux antiques. L’ado a failli se faire confisquer sa torche en carton et scotch confectionné pour l’occasion a l’entrée de la zone de sécurité. La négociation a finalement tourné en sa faveur, sa flamme est sauvée. Il est 9:44, le timing fixé par les organisateurs est serré, c’est l’heure de sortir du port. Par Stéphanie Harounyan.
Romane et sa torche maison à bord de l’un des 1024 petits bateaux qui accompagneront le Belem lors de son entrée dans le Vieux-Port mercredi soir.
Concert géant ce soir. Les rappeurs marseillais Soprano et Alonzo donneront un concert gratuit et quinze autres artistes doivent se produire dans cinq autres villes où passeront les relais des flammes olympique ou paralympique. Quelque 45 000 personnes pourront assister gratuitement au lancement de la tournée dans la cité phocéenne dont la prestation aura lieu sur une scène flottante au Vieux-Port, a annoncé Coca-Cola, sponsor du relais de la flamme. Parmi les autres artistes au programme, le rappeur Lujipeka et la rappeuse Chilla sont attendus, comme la flamme olympique, le 1er juin à Rennes, dans la salle Le Liberté.
Libération
Sécurité maximum. Un dispositif comprenant 6 000 membres des forces de l’ordre doit être déployé ce mercredi pour sécuriser l’arrivée de la flamme olympique à Marseille. En comptant les agents de la Ville de Marseille mobilisés (marins-pompiers, personnels de sécurité, policiers municipaux…), ce dispositif dépassera même celui déployé dans la deuxième ville de France en septembre 2023 pour la visite du pape François, qui avait été alors qualifié de «hors normes» et d’«exceptionnel». Le Vieux-Port de Marseille a été totalement fermé (on dit «étanche» en langage policier) pour l’arrivée de la flamme, à bord du trois-mâts Belem, vers 19h45.