JO Paris 2024 : « ça va devenir le cœur battant de ces Jeux »… le village olympique débute sa nouvelle vie

Emmanuel Macron et Tony Estanguet saluent Marie-José Pérec lors de l’inauguration du village olympique. (Photo Ludovic Marin/POOL)

Inauguration pluvieuse, inauguration heureuse ? Ce jeudi matin, le ciel de Seine-Saint-Denis était bien gris pour recevoir la visite officielle du président de la République au village olympique. Mais des trois ministres ou nombreux élus locaux et régionaux aux ouvriers en chasuble orange, des promoteurs aux architectes en passant par les quelques athlètes présents, tout le monde arborait un large sourire.

Emmanuel Macron s’est baladé pendant deux heures sur les bords de Seine à la rencontre des différents corps de métier qui ont permis de bâtir le cœur des futurs Jeux olympiques de Paris. Une question par-ci, une explication par-là, beaucoup de félicitations et de remerciements. Les thèmes de la sécurité, du développement durable ou de la réaffectation des lieux ont été abordés avec les participants.

Parti de la promenade Cesaria Evora, le cortège présidentiel a déambulé jusqu’à la place olympique où patientaient sous leurs parapluies la triple championne olympique d’athlétisme Marie-José Pérec, le champion olympique de boxe Brahim Asloum, Gévrise Emane (médaillée de bronze en judo en 2012), Solène Sache (nageuse paralympique) et Aurélien Diesse (qualifié pour Paris 2024 en judo).

«Ã‚ J’ai presque envie d’enfiler mon short », a souri Pérec. « Nous aussi ! », lui a répondu le président avant d’assister à la remise symbolique de la clé du site entre Nicolas Ferrand, directeur général de la Solideo, le maître d’ouvrage, et Tony Estanguet, le président du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques.

« Maintenant, nous avons beaucoup de travail pour aménager »

«Ã‚ C’est la démonstration que nous sommes au rendez-vous des engagements qui avaient été pris, note Emmanuel Macron. Ce chantier aura été livré en temps, en heure et au budget, et malgré le Covid, malgré les deux ans d’inflation, malgré la guerre en Ukraine… Les équipes de la Solideo, l’ensemble des entreprises en lien avec tous les élus locaux, les aménageurs, les architectes, etc. ont fait un travail extraordinaire. »

Après avoir pris la pose avec la grosse clé argentée qui représente à la fois un passage de témoin et la porte ouverte vers une nouvelle phase, Tony Estanguet ne cache pas son émotion. « Forcément, parce qu’on sait que ça va devenir le cœur battant de ces Jeux pour des athlètes qui viennent des quatre coins du monde, souffle le triple champion olympique de canoë. L’expérience qu’on y vit marque une carrière. C’est vraiment magnifique. »

Pour l’instant, les grandes allées sont bien vides au pied de l’A86. Les bâtiments aussi. « Maintenant, nous avons beaucoup de travail pour aménager, poursuit le boss du COJOP. Il va falloir transformer ces logements en chambres pour les athlètes et installer le mobilier. 14 200 lits, autant de tables de chevet… Il va falloir aussi préparer tout ce qui est lié à la restauration. On va quand même servir un million de repas à l’intérieur du village dans la période des Jeux. »

À un peu moins de cinq mois du début de la compétition, c’est la dernière ligne droite. En espérant que l’engouement autour de l’événement commence enfin à monter. « Vous avez toujours des désagréments qui arrivent à la fin, soupire le chef de l’État. À Tokyo, il y avait une impopularité record une semaine avec les Jeux. On est très loin de ça. On est très vigilants à ce que nos compatriotes adhèrent. Il y a parfois beaucoup de désagréments, c’est le cas pour les habitants de Seine-Saint-Denis mais ces Jeux laisseront un héritage et ça doit être un facteur d’adhésion. »