Droit à l’avortement : Une loi extrêmement restrictive entre en vigueur en Floride ce mercredi
Avant mercredi, la Floride faisait figure de refuge pour les femmes du sud-est des Etats-Unis, une région où les interdictions ou restrictions se sont multipliées
Les partisans du droit à l’avortement et les partisans de l’avortement brandissent des pancartes lors d’un affrontement devant la Cour suprême le 24 avril 2024 à Washington, DC.
femmes – Avant mercredi, la Floride faisait figure de refuge pour les femmes du sud-est des Etats-Unis, une région où les interdictions ou restrictions se sont multipliées
La Floride interdira désormais toute interruption volontaire de grossesse après six semaines, contre quinze semaines auparavant. Alors que le droit à l’avortement est l’un des sujets dominant la campagne présidentielle, la Floride voit entrer en vigueur mercredi une loi extrêmement restrictive en la matière, et la vice-présidente Kamala Harris en personne est attendue sur place pour s’en indigner.
Comme le président Joe Biden l’avait déjà fait il y a quelques jours, elle devrait attaquer le républicain Donald Trump, en le rendant responsable des interdictions ou restrictions des interruptions volontaires de grossesse décidées par de nombreux Etats américains depuis deux ans.
« Les électeurs vont demander des comptes à Trump », avait assuré de son côté Joe Biden
Kamala Harris entend « évoquer le mal fait par les interdictions de l’avortement au niveau des Etats, et marteler que “C’est Trump qui a fait ça” », a fait savoir l’équipe de campagne du président américain et de sa colistière. La vice-présidente de 59 ans, première femme, et première personne afro-américaine et d’origine asiatique à ce poste, a multiplié ces derniers mois les déplacements et déclarations sur ce thème.
«Ã‚ Les électeurs vont demander des comptes àTrump », avait assuré de son côté Joe Biden le 23 avril. Le démocrate de 81 ans s’était lui aussi rendu en Floride, cet Etat du sud-est, l’un des plus peuplés du pays, qui a voté deux fois majoritairement pour Donald Trump, et où son équipe de campagne se prend presque àrêver d’un exploit électoral en novembre.
Le républicain se félicite régulièrement d’être à l’origine du spectaculaire revirement de jurisprudence de la Cour suprême en juin 2022. L’institution, à laquelle il avait donné une composition très conservatrice, avait alors fait voler en éclats la protection au niveau fédéral du droit à l’avortement, renvoyant la responsabilité aux Etats.
Neuf Etats du sud ont déjà mis en place de telles mesures
Avant mercredi, la Floride faisait figure de refuge pour les femmes du sud-est des Etats-Unis, une région où les interdictions ou restrictions se sont multipliées. Neuf Etats du sud ont mis en place de telles mesures. Comme la Floride, la Géorgie et la Caroline du Sud ont fixé une limite à six semaines de grossesse, un stade auquel de nombreuses femmes ne savent pas encore qu’elles sont enceintes, soulignent les associations de défense du droit à l’IVG.
La Cour suprême de Floride avait confirmé en avril l’entrée en vigueur de cette loi, mais elle avait dans le même temps renvoyé la décision finale aux électeurs. Ces derniers voteront en novembre, en même temps que la présidentielle et les législatives, sur un amendement garantissant le droit à l’avortement dans l’Etat du sud-est.
L’interruption volontaire de grossesse est depuis toujours ou presque un sujet politiquement brûlant aux Etats-Unis, bien que, selon les sondages, la majorité des Américains soient favorables au droit à l’avortement.
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