Elixir Aircraft dans le sillage des multicoques Ultim
Cofondateur et président d’Elixir Aircraft, Arthur Léopold-Léger est tombé dans la marmite très jeune. Celle des matériaux composites, du carbone ? avec lequel sont moulés des foils et des ailes ?, celle des voiles qui décrochent. Ces technologies développées pour les multicoques sont utilisées dans ce monde proche de l’aéronautique qui attira, il y a dix ans, le jeune pilote privé.
Avec deux amis, il s’échappa du nautisme familial et créa Elixir Aircraft à La Rochelle (Charente-Maritime), devenu aujourd’hui le cinquième constructeur d’avion français, certes loin derrière Airbus, Dassault, ATR et Daher. Vingt avions ont été livrés et le carnet de commandes en compte deux cents.
Deux cent mille appareils à remplacer
Au moment où, mardi 27 février, Charles Caudrelier franchissait en vainqueur, à Brest, la ligne d’arrivée du Tour du monde « Arkéa Ultim Challenge » avec son voilier volant Maxi Edmond de Rothschild, les dirigeants d’Elixir Aircraft annonçaient avoir bouclé, avec Innovacom et Bpifrance, une deuxième phase du financement de l’entreprise à cinq ans.
À LIRE AUSSI Quelles perspectives pour le trafic aérien en Afrique ? Le développement prévoit une nouvelle usine de 15 000 m2 au bord de la piste de l’aérodrome de La Rochelle, la production de 400 avions d’ici à 2030 et le passage de 150 à plus de 500 salariés. Déjà figurent 50 postes au recrutement de l’entreprise. La demande d’avions monomoteurs n’est pas énorme, elle est monstrueuse, avec plus de 200 000 appareils à remplacer, nécessaires pour former 600 000 pilotes en vingt ans.
Le projet de nouvelle usine Elixir Aircraft à La Rochelle (Charente-Maritime). © DR
Le projet de nouvelle usine Elixir Aircraft à La Rochelle (Charente-Maritime). © DR
Aujourd’hui, pour vendre ses avions, Airbus est contraint de fournir des pilotes de ligne aux compagnies clientes en mal de recrutement. Une école Airbus a été créée à Angoulême (Charente), « Airbus Flight Academy Europe », qui forme, sur Elixir, des navigants depuis le premier niveau ab initio.
Heure de vol à partir de 40 euros
Biplace, monomoteur, l’Elixir est optimisé pour la formation initiale des pilotes en vol à vue. Toutefois, certains modèles peuvent être équipés des options adéquates permettant le vol aux instruments, un des piliers de la formation des navigants professionnels. En version de base, l’heure de vol revient à 40 euros contre près de 200 euros pour un appareil traditionnel comme un Cessna 172 ou un Piper PA28, indique Arthur Léopold-Léger.
Cette différence repose sur la conception de l’Elixir, moulé autour de seulement trois ensembles principaux ? fuselage, ailes ? en composite au lieu de milliers de pièces métalliques rivetées. Le gain de poids se traduit par une moindre consommation en carburant, soit moins de 20 litres/heure pour l’Elixir contre plus de 40 pour ses concurrents. Le budget maintenance est à l’avenant.
Le premier marché se situe aux États-Unis, où 1 600 écoles de pilotage doivent renouveler leurs flottes. C’est pourquoi Elixir Aicraft a créé une filiale en Floride où les appareils, construits à La Rochelle, sont acheminés en conteneur puis assemblés sur place.
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