Dopage: champion du monde et dopé !

Arc en ciel (1)

Luc Leblanc se confesse. Dans un livre retraçant toute sa carrière et ses souffrances, « Moi, Lucho – L’important, c’est de rester vivant », l’ancien coureur n’occulte rien. Ni ses problèmes d’argent, ni ses envies de suicide, ni sa souffrance depuis l’accident de voiture dont il a été victime à seulement 12 ans et qui a coûté la vie à son petit frère, âgé de 8 ans. Le natif de Limoges y évoque également son recours au dopage, en 1994.

«Â J’étais chez Festina à l’époque et je suis allé voir notre médecin. Je lui ai dit que je ne comprenais pas la transformation de certains coéquipiers. D’un coup, j’étais largué par des mecs qui ne passaient pas une bosse. Il m’a expliqué que si je voulais suivre, je devais faire comme eux. Sinon, j’étais fini. J’ai accepté d’en prendre un peu, avant le Tour de France, pour réduire la fatigue dans mon corps », a-t-il confié à se sujet dans une interview accordée au Parisien, ajoutant: « Mais je n’ai pas voulu de dose qui m’aurait transformé en plus fort. »

«Â Cela a pourtant été un cas de conscience terrible. Une grande violence psychologique, a-t-il renchéri. Aujourd’hui encore, je ne sais pas si j’ai eu raison ou pas. Au procès Festina en 2000, alors que je n’étais que témoin, je l’ai dit aux juges pour libérer ma conscience. Je sais que certains dans le milieu vont dire après cette interview que je parle encore trop. Mais aujourd’hui, j’ai besoin de tout raconter. »

La prescription était de cinq ans…

Dans la foulée de Richard Virenque, qui, mis devant l’évidence, avait finalement avoué s’être dopé au premier jour du procès Festina, Luc Leblanc avait reconnu avoir utilisé des substances prohibées. Un recours au dopage en vue du Tour de France, qu’il avait achevé à la 4e place – son meilleur classement en carrière, mais également pour la Vuelta, achevée à la 6e place, maillot du meilleur grimpeur à la clé. Quelques mois plus tard, Luc Leblanc devenait champion du monde en Sicile, écrivant la plus belle page de sa carrière.

Malgré ses aveux, Luc Leblanc a conservé son titre. Conséquence des six années écoulées depuis son sacre lorsque la prescription était alors de cinq ans. Même Laurent Brochard, sacré trois ans plus tôt avant de passer lui aussi aux aveux, ne fut pas inquiété. Le jour de sa victoire, un certificat médical antidaté l’avait sauvé d’une disqualification pour fait de dopage. Un document qu’il avait pu produire grâce à la complicité des instances dirigeantes de la Fédération Française de cyclisme et de l’Union Cycliste internationale…