Sport Parc des princes (Paris XVIe), le 28 janvier 2024 Psg-Brest 19e journée de ligue 1 Illustration ballons de football Photo LP / Fred Dugit
Trois supporters du club de football amateur d’Angoulême, âgés de 24 ans à 40 ans, ont été condamnés mardi en Charente à des peines allant de 10 à 18 ans de réclusion pour avoir martyrisé, violenté et violé l’un des leurs. Ils étaient jugés par la cour d’assises des mineurs, puisqu’au moment des faits, commis entre 2015 et 2017, l’un d’eux avait moins de 18 ans.
La victime, un homme âgé de 52 ans, a été déclaré handicapé à la suite de ce traumatisme. Il faisait, comme eux, partie du « Commando Fada », une ancienne association de supporters du club d’Angoulême évoluant alors en cinquième division (CFA2).
« La cour m’a rendu ma dignité. C’était long, mais quand je vois les peines, c’est juste », a-t-il affirmé àla presse. Le quadragénaire Yann Chabernaud, ex-membre du Front national, a été condamné à18 années de réclusion conformément aux réquisitions de l’avocat général. Jérôme Nouhaud, 30 ans, a quant àlui écopé de quinze ans de réclusion. Un troisième homme, mineur au moment des faits, a été condamné à10 ans de réclusion.
Ils étaient poursuivis pour des viols, violences habituelles et extorsion sur personne vulnérable. Ils avaient notamment violenté la victime dans un bois près d’Angoulême et lui avaient extorqué sa carte bancaire pour financer les activités du groupe de supporters. Un quatrième homme, qui était poursuivi pour viol, a été acquitté par la cour.
Au cours du procès, le principal accusé a toujours nié les viols malgré des témoignages accablants. « Il est resté campé sur ses positions, il a été incapable de reconnaître les actes principaux », déplore Maître Valérie Boisgard, l’avocate de la victime.
Elle regrette que Yann Chabernaud, décrit comme manipulateur et pervers par l’expertise psychiatrique, se soit fait passer pour « la victime de sa victime ». Le caractère antisémite des violences « n’a pas été reconnu comme circonstance aggravante », regrette Aude Weill-Raynal, l’avocate de l’association Avocats sans frontières, constituée partie civile au procès.
« Mais on en a parlé au cours des débats, c’était présent tout le temps. Même les avocats de la défense ont reconnu que le dossier était coloré d’antisémitisme », dit-elle. L’appartement de la victime avait été tagué avec des croix gammées et des injures antisémites.
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