Face à la Méditerranée, les petites plages de galets qui s’étirent de part et d’autre du clocher de Collioure, sont des havres de paix. Au loin, les Pyrénées.
Et si les Pyrénées-Orientales devenaient le huitième département français à changer de nom ? Le conseil départemental du plus méridional des départements de l’Hexagone (capitale : Perpignan) vient d’annoncer la création d’une marque touristique territoriale baptisée Pyrénées-Méditerranée. Une appellation claire faisant une synthèse lisible de sa topographie, de la mer à la montagne, pour qui ne serait pas familier de Perpignan et sa région.
«Pyrénées-Orientales, ce n’est pas facile à identifier de prime abord pour qui n’habite pas la région Occitanie. Au moins avec Pyrénées et Méditerranée, on sait exactement où situer le territoire. La Méditerranée pour qui passe devant tous les jours est une évidence qui nous rassemble. Or, parce qu’elle n’est pas désignée nommément, elle échappe à de nombreux visiteurs potentiels Cela évoque un imaginaire et des paysages que l’on envisage aisément. Nous voulons créer une destination, notamment orientée vers la nature et le tourisme durable», justifie Aude Vivès, vice-présidente du département et présidente de l’Agence départementale de tourisme 66.
Pyrénées-Méditerranée ou Pays Catalan ?
Pour l’heure, il ne s’agit que d’une marque mais à court terme, le département pourrait changer de nom, comme le propose la présidente de la collectivité Hermeline Malherbe (PS). Un référendum local, enrichi de plusieurs propositions dont celle d’un statu quo — doit se tenir à ce sujet à l’automne. Dès lors, le lancement, à grand renfort de communication, d’une marque touristique à quelques mois d’une telle consultation pourrait apparaître comme une volonté de d’ores et déjà inscrire «Pyrénées-Méditerranée» dans l’imaginaire collectif pour favoriser son adoption…
«Nous ne confondons pas la marque avec un éventuel changement de nom car nous pourrions très bien conserver l’appellation Pyrénées-Orientales, assure pourtant Aude Vivès. On est priés de la croire ! Un changement de nom, pour une collectivité, cela implique des frais que nous devons mesurer. Il s’agit également de proposer à la consultation des noms qui ne risquent pas d’être retoqués par le Conseil d’État. Des universitaires travaillent sur ces questions», prône l’élue, par ailleurs avocate de profession.
L’argument légal vise notamment, sans vraiment le nommer, un vote en ligne réalisé par la Radio France Bleu Roussillon en janvier 2024. Parmi plusieurs propositions, l’appellation «Pays Catalan» avait recueilli 56% des suffrages. Sans être grand juriste, on peut imaginer les réserves que qu’aurait le Conseil d’État à accepter qu’un département puisse porter le nom de «pays» accolé une référence catalane alors même qu’une part importante de la population de Catalogne espagnole revendique régulièrement son indépendance ! À l’inverse, un changement de nom pour «Pyrénées-Méditerranée» (6% des votes recensés par France Bleu Roussillon) permettrait de préserver le numéro «66» du département, tout en offrant un argument de poids à ses défenseurs : le mimétisme avec le département des Basses-Pyrénées devenu, en 1969… Pyrénées-Atlantiques.
En attendant, cette éventualité, la collectivité devra imposer cette marque touristique pour séduire une clientèle aujourd’hui à 87% françaises, qu’elle souhaite davantage internationaliser. Par ailleurs, si l’idée sonne juste sur le plan géographique, elle vient se heurter à la création d’autres marques territoriales au sein du département. La communauté urbaine de Perpignan vient ainsi de lancer «Cap Sud 66» pour dynamiser son attractivité, tout comme la commune de Canet-en-Roussillon qui dévoilera à son tour une marque touristique d’ici une semaine. Magnanime, l’hôtelier Laurent Gauze, par ailleurs président de la Chambre de commerce et de l’industrie du département, estime que «c’est l’appropriation par le public qui fera le résultat.» A trop avoir de marques, le territoire risque est de ne plus… se démarquer.
News Related-
Foot: Cristiano Ronaldo la joue fair-play en Ligue des champions asiatique
-
A Panmunjom, des soldats nord-coréens munis d'un pistolet après l'annulation de l'accord militaire intercoréen
-
Assurance chômage: les partenaires sociaux ont six mois pour renégocier, notamment sur les seniors
-
«Je ne regardais les réseaux sociaux que 15 minutes par jour»: la méthode d’Ulysse, major à HEC
-
Décarbonation, souveraineté, compétitivité... Macron attendu aux assises de l'économie de la mer à Nantes
-
Sam Bennett, un sprinteur à relancer pour Decathlon-AG2R La Mondiale
-
Burkina Faso: une attaque terroriste d'ampleur vise la ville de Djibo, dans le Sahel
-
VIDÉO. Fair-play, Cristiano Ronaldo obtient un penalty avec Al-Nassr et le fait annuler
-
EXCLU EUROPE 1 - Vieillir à domicile, un luxe de plus en plus coûteux
-
Guerre en Ukraine : quel est le rapport de force avant l’hiver ?
-
Pollution : Pourquoi la qualité de l’air n’est-elle jamais « bonne » en Bretagne ?
-
Ligue des champions. Le PSG qualifié pour les huitièmes de finale de C1 si…
-
Les trois meilleurs sacs banane en 2023
-
Assurance chômage : comment l’État met la pression sur les partenaires sociaux