Des universités et IEP à nouveau bloqués par les étudiants propalestiniens ce jeudi
Des centaines d’étudiants se réunissent depuis plusieurs jours, comme à la Sorbonne ce lundi 29 avril.
Les blocages se poursuivent ce jeudi 2 mai. Après Sciences Po Paris, la Sorbonne et les instituts d’études politiques (IEP) de Strasbourg, Rennes ou encore Menton la semaine dernière, de nouvelles écoles font l’objet de mobilisations. Cet après-midi, un nouveau blocage a eu lieu à la Sorbonne, où la police était déjà intervenue ce lundi pour évacuer des manifestants. Près de 300 étudiants venus de différents campus parisiens s’y sont réunis et ont organisé un campement d’une vingtaine de tentes. «Nous sommes tous des enfants de Gaza», «Palestine vivra, Palestine vaincra!», ont scandé les manifestants, avant d’être délogés une heure plus tard par plus d’une centaine de membres des forces de l’ordre.
Le campus Jourdan de l’École normale supérieure (ENS) était également bloqué ce jeudi depuis 7 heures par «une trentaine d’étudiants», a indiqué la direction de l’ENS. Des élèves étaient présents à l’extérieur de l’université et d’autres à l’intérieur, a constaté l’AFP dans l’après-midi.
À Sciences Po, où un débat était organisé entre l’administration et les étudiants au sujet de la Palestine ce matin, des heurts ont aussi éclaté. Les militants qui n’ont pas obtenu que l’IEP dénonce ses partenariats avec des universités israéliennes ont organisé un «sit-in» dans le hall. Le comité pour la Palestine a annoncé qu’une étudiante avait commencé une grève de la faim pour exiger que l’IEP cède à leurs revendications.
Un campement à Paris 8
Toujours en région parisienne, les étudiants de l’université de Vincennes-Saint-Denis (Paris 8), ont monté un campement en soutien à la Palestine. Des tentes ont été installées dans le hall de l’université tandis que de multiples banderoles ont été affichées sur les murs. «Vive l’intifada étudiante», peut-on lire sur l’une d’entre elles.
Des établissements se sont aussi mobilisés en région. À commencer par l’IEP de Lille. L’école était fermée ce jeudi matin, après «une tentative de blocage» par des étudiants «en partie extérieurs» à Sciences Po, a indiqué la direction dans un communiqué. Les étudiants qui s’étaient mobilisés dès l’aube pour ce blocage se sont ensuite rendus à l’école supérieure de journalisme (ESJ), située dans la même rue. Ils sont parvenus à en bloquer l’accès, aux cris de «Enfants de Gaza, enfants de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine». «Plus de déontologie sur nos plateaux», «Plus de 100 journalistes morts à Gaza», pouvait-on lire sur des pancartes affichées devant l’établissement, alors qu’une petite cinquantaine de manifestants se tenaient devant les portes verrouillées par des lourdes chaînes.
Un incident «très rare à l’ESJ»
«Il n’y a pas d’intrusion à l’intérieur de l’école, pas de casse à l’extérieur», a indiqué à l’AFP le directeur de l’ESJ, Pierre Savary, soulignant que ce type d’action est «très rare à l’ESJ». Les cours sont annulés pour l’ensemble de la journée. Parmi les demandes des étudiants, l’annulation d’un master commun de Sciences Po Lille avec l’université de Tel Aviv. «Notre conseil d’administration s’est clairement prononcé contre le boycott des universités israéliennes», a indiqué la direction de Science Po, tout en estimant «légitime que notre communauté puisse exprimer sa solidarité avec les populations victimes de la guerre». Une réunion est prévue vendredi pour réfléchir «aux actions à porter au sein de l’école et en lien avec nos partenaires».
Une poignée d’étudiants se sont par ailleurs réunis sur un site universitaire de Saint-Étienne, où les forces de l’ordre étaient déjà intervenues mardi, a constaté un correspondant de l’AFP. Comme lundi matin, une quinzaine d’étudiants ont empilé des poubelles devant les entrées du bâtiment de l’université Jean Monnet qui abrite le département des études politiques et territoriales, l’antenne de l’IEP de Lyon, et la Saint-Étienne School of Economics. Les étudiants ont été délogés par la police.
La ministre demande le maintien de l’ordre
La police était intervenue mardi pour les déloger et une délégation avait été reçue dans la foulée par le président de l’université, Florent Pigeon, à qui elle avait réclamé de pouvoir organiser une conférence sur la Palestine. Lors de cette rencontre, «nous n’avons pas réussi à trouver un accord», a déclaré à l’AFP un de leurs représentants pour expliquer la reprise du blocage au lendemain du 1er mai.
La mobilisation sur les campus français, qui a réellement démarré la semaine dernière, fait écho aux contestations agitant de prestigieuses universités américaines. La ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a demandé ce jeudi aux présidents d’université de veiller au «maintien de l’ordre» public, en utilisant «l’étendue la plus complète des pouvoirs» dont ils disposent.