Des professeurs de médecine de grands hôpitaux commencent à prendre des congés hebdomadaires
SEOUL, 30 avr. (Yonhap) — Les professeurs de médecine de l’hôpital de l’université nationale de Séoul et de l’hôpital Severance, deux des cinq grands hôpitaux de Séoul, ont commencé ce mardi à s’accorder des congés hebdomadaires. Ils veulent soutenir ainsi le mouvement de contestation des médecins en formation qui ont arrêté de se rendre sur leur lieu de travail depuis février pour montrer leur opposition au plan gouvernemental d’augmentation du nombre d’étudiants pouvant s’inscrire chaque année dans les écoles de médecine.
D’après des sources médicales, les professeurs ont décidé de ne pas effectuer d’interventions chirurgicales ou recevoir de nouveaux patients pour la journée. Les soins pour les patients en état critique ou déjà hospitalisés seront par contre maintenus. D’autres hôpitaux de la périphérie de Séoul suivent le mouvement, comme par exemple l’hôpital à Bundang de l’université nationale de Séoul, l’hôpital Severance à Yongin et l’hôpital d’Ansan de l’université de Corée.
Les professeurs de l’hôpital Sainte-Marie à Séoul et du Asan Medical Center se préparent également à faire de même à partir de cette semaine, mais les vendredis. Ceux du Samsung Medical Center comptent prendre leurs congés les jours où aucune opération chirurgicale n’est prévue.
Démissions
En réaction au manque d’effectifs à craindre dans ces établissements, le ministère de la Santé a annoncé qu’il y déploierait des médecins et personnel médical de l’armée supplémentaires, et que ce nouveau mouvement ne devrait normalement pas engendrer de nouvelle crise.
Près de 12.000 médecins en formation sur l’ensemble du territoire ont rejoint à ce jour le mouvement de démissions en masse qui a débuté le 20 février, ce qui a entravé le bon fonctionnement du système de santé du pays, certains services d’urgence ayant même dû se résoudre à refuser des patients gravement atteints. Leur principale revendication est l’abandon du projet de réforme médicale proposé par le gouvernement et, en particulier, la décision du gouvernement de passer dès l’année prochaine de 3.058 à 5.058 places accordées pour chaque nouvelle volée universitaire.
Ce projet de réforme semble pourtant désormais bien engagé depuis que le chef du principal parti de l’opposition, Lee Jae-myung, a reconnu lundi son bien-fondé. Lors de sa première rencontre en tête-à-tête avec le président Yoon Suk Yeol depuis que celui-ci est en fonction, le président du Parti démocrate (PD) a même promis que sa formation collaborerait de manière proactive à ce plan de réforme, y compris pour la question du quota des admissions.
Les chances de voir le gouvernement et la communauté médicale trouver un terrain d’entente restent toutefois minces. Lim Hyun-taek, le nouveau président de l’Association médicale coréenne (KMA), qui prendra ses fonctions ce mercredi, n’est pas du genre à faire des compromis. Il a déjà affirmé qu’aucune offre de dialogue ne serait acceptée par la communauté médicale tant que le gouvernement n’aura pas complètement abandonné son plan actuel.
Médecins surmenés
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